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Mes Littératures Européennes 2014 - Episode 1, Jeudi
Publié le 23 novembre 2014 par Manu17Comme l’an passé, c’est sous un soleil éblouissant qu’ont démarré les Littératures Européennes Cognac 2014 placées cette année sous le signe des Balkans.En voici en quelques notes et impressions ma vision, totalement subjective…
Ayant finalement réussi à quitter le travail plus tôt qu’initialement prévu, c’est en trombe que je suis arrivé à Cognac à 13h30. Juste à temps pour assister à la rencontre entre Valentine Goby, Lola Lafon et Dimitris Sotakis animée par Gérard Meudalà l’auditorium du centre de congrès de La Salamandre, rencontre suivie de la remise du Prix Jean Monnet des Jeunes Européens.
Présentation des trois auteurs et de leurs livres, respectivement Kinderzimmer(Actes Sud), La Petite communiste qui ne souriait jamais (Actes Sud) et L’Argent a été viré sur votre compte (Intervalles), sur lesquels les lycéens présents ont travaillés. Ce sont eux qui vont d’ailleurs interroger les auteurs.
Valentine Goby explique que le sujet de son livre lui est venu suite au témoignage d’un enfant né dans un camp à Ravensbrück. L’idée de son livre vient du rapport entre littérature et témoignage et de sa passion pour l’histoire.« Ce n’est pas le réel qui m’intéresse, c’est la vérité. » « Le témoin raconte à partir de la fin, il ne raconte pas le réel. » « Ce sont les enfants qui ont sauvés les mères peut-être plus que l’inverse. » « Ce n’est pas le sujet qui fait la littérature. » « Il n’y a pas de littérature sans forme. »
Lola Lafon a commencé par faire de son livre un récit avant de se tourner vers une forme de conversation, d’échange fictif entre Nadia C. et elle. Elle n’a pas souhaité rencontrer celle qui n’est désormais « qu’une icône enfantine qui n’existe plus. » « Une petite fille instrumentalisée par l’Est comme par l’Ouest même si ce n’est pas de la même façon. » « Roman d’un corps de femme. » « Roman qui s’arrête à la chute du mur car l’histoire ne peut plus être la même. » « Ce roman est l’histoire d’une Europe qui n’existe plus. » « Une petite fille expulsée de l’enfance avec un regard qu’elle ne comprend pas. »La romancière déplore ce qu’elle considère parfois être une forme de « racisme de classe vis-à-vis de la Roumanie. »
Dimitris Sotakis est beaucoup interrogé par les lycéens sur la fin de son livre. Il insiste beaucoup sur le fait que chaque lecteur doit avoir sa propre perception de cette fin délibérément évasive réservée à ce personnage symbolique qu’est le héros de son livre. De même, il ajoute qu’on devrait davantage profiter de la vie au lieu de toujours tout remettre à plus tard. Chacun peut se victimiser ou choisir d’avancer.Trois lycéens font chacun un éloge des livres, éloges suivis de la remise de prix.
Le Prix Jean Monnet des Jeunes Européens pour 2014 est attribué à Valentine Goby pour Kinderzimmer.
Au terme de la remise de prix Valentine Goby est submergée par une vague de lycéens bien déterminés à se faire dédicacer leur exemplaire de Kinderzimmer, le mien attendra… Un petit regret, qu’elle doive partir très vite et ne soit pas présente plus longtemps sur le salon. J’aurai beaucoup aimé échanger quelques mots avec elle tant j’ai apprécié son livre et son style…