La Suisse a réussi son incroyable pari de remporter la Coupe Davis, la première de son histoire, en alignant seulement deux joueurs qui ont joué tous les matches : Stanislas Wawrinka et Roger Federer.
Le Bâlois, vainqueur de 17 titres du grand chelem, a offert le point de la victoire aux siens en surclassant Richard Gasquet (6-4, 6-2, 6-2) en 1 h 52 de jeu.
Remplaçant au pied levé Jo-Wilfried Tsonga, blessé, et alors que la France était menée 2-1 dans la finale, Richard Gasquet n'a jamais fait illusion dans ce quatrième match décisif.
Roger Federer affiche une forme extraordinaire au regard de son match de vendredi face à Gaël Monfils.
D'une efficacité redoutable au service, vif sur ses appuis et agressif en retour, le Suisse n'a jamais été inquiété.
Avec 15 balles de break obtenues pour 5 converties, Roger Federer a systématiquement bousculé le Français sur ses mises en jeu.
Pour sa part, le numéro 26 mondial n'a pas obtenu la moindre balle de break sur le service du Bâlois sur l'ensemble du match.
Intouchable
Un écart trop important entre les deux joueurs dû essentiellement au niveau de jeu du joueur helvétique mais qui s'explique également par les erreurs commises par l'éternel espoir du tennis français.
Après avoir joué vendredi et samedi et alors qu'on le savait en délicatesse avec son dos en début de semaine, Roger Federer n'a jamais été pris à la gorge par Richard Gasquet.
Roger Federer, actuel numéro 2 mondial, remporte un des deux seuls titres qui manquaient à son immense palmarès.
Il lui reste désormais à remporter l'or olympique en simple pour boucler la boucle.
Les réactions des gagnants :
Roger Federer :
« On est très heureux. C’est Stan qui nous a mis dans cette formidable position pour ce dimanche.
La semaine a été longue mais ca a été une des meilleures que nous ayons passées ensemble.
On s’est beaucoup amusé ensemble et tout a bien marché.
C’est un grand moment pour nous tous, un grand jour pour le sport et notre pays.
Cela fait quinze ans que je joue dans cette compétition et je voulais peut-être encore plus ce trophée pour l’équipe, Stan (Wawrinka), le staff… C’est formidable.
Cela a été une des meilleures émotions de toute ma carrière, cela ne fait aucun doute ».
Stan Wawrinka :
« Nous avons été meilleurs ce week-end. On a vu à quel point les choses pouvaient vite tourner.
En début de semaine, il y avait des pages sur la crise, sur nous, sur le dos de Roger.
Pour les Français, tout était parfait.
Tout le monde était bien préparé et prêt à partir à la guerre pour reprendre les mots.
Durant ce week-end, cela a été l'inverse, parce que nous avons géré notre équipe comme nous savons le faire, avec des échanges et en se préparant le mieux possible pour un week-end très calme en dehors et donner le maximum sur le terrain.
On peut être fier de cela ».
Les réactions dans le camp Français :
Jean Gachassin (président de la fédération française) :
« On savait que cela allait être un match très difficile mais on avait espoir.
On partait avec un petit ascendant car on était chez nous et qu’on jouait devant 27.000 spectateurs.
On est tombés sur un Wawrinka merveilleux et un Federer qui est monté en puissance.
Mais quand on perd une finale, on est toujours très déçus.
En tant que capitaine, Arnaud Clément garde toute notre confiance ».
Arnaud Di Pasquale (DTN) :
« C’est dans l’échec que l’on apprend et qu’on grandit.
Il y a eu quelques soucis, quelques imprévus ce week-end, mais je sens les joueurs de plus en plus forts et de plus en plus unis.
On parle de surface, de préparation, etc… mais il y a des choses qu’on ne peut pas contrôler comme le niveau des Suisses.
En face, il y avait quand même les numéros deux et quatre mondiaux.
Ils ont réussi à apprivoiser la terre battue et c’est là qu’ils ont été très fort.
J’ai trouvé cela assez bluffant.
Après, au niveau de la communication (NDLR : dans la gestion du ‘’cas’’ Tsonga), c’est un jeu de poker, on ne peut pas divulguer les informations.
A un moment donné, c’est important de garder certaines choses confidentielles jusqu’à la fin du match ».
Arnaud Clément :
« À chaud, je pense qu’on a quasiment tout bien fait dans la préparation, l’approche des matches.
Mais la Suisse a été simplement meilleure que nous sur l’ensemble du week-end.
Tennistiquement, elle a été supérieure.
En tant que capitaine, je vais réfléchir et me remettre en cause.
Mais je maintiens que le choix de la terre battue était le bon ».
Allez, au plaisir de vous lire ...