De retour à Téhéran, Suzana, Pascal et moi n'avons pas beaucoup le temps d'en profiter. Nous passons cinq jours à courir dans tous les sens, écumant tous les bazars de la ville, pour nous racheter tout ce qui nous manque avant de reprendre la route.
Le 12 octobre, par solidarité avec le peuple iranien, nous partons de la Tour Azadi, la Tour de la Liberté de Téhéran. Alors que nous prenons la direction Tabriz, il y a un beau soleil et les températures sont idéales pour rouler, ainsi que pour dormir sous nos tentes (20 degrés environ en journée).
En chemin, nous nous arrêtons visiter la vallée d'Alamut, d'une incroyable beauté sous ses couleurs automnales, où se trouvent les ruines de la forteresse des Haschichins, célèbre secte de brigands du Moyen-Age.
Nous retrouvons les joies du camping sauvage. Une nuit dans un verger, une autre un beau champs nous accueille mais, quand il pleut, n'importe quel abri de fortune fait l'affaire...
Et justement les jours suivants, la pluie se met de la partie. Puis les températures commencent à baisser, baisser, baisser, jusqu'en dessous du zéro degré. Non, mes cheveux n'ont pas repoussé dans une version Jackson Five, mais en dormant avec ma toque turkmene en pure peau de mouton, je m'assure des nuits bien protégées contre le froid !
Et on finit par se payer une première tempête de neige ! C'est une difficile entrée dans mon premier hiver dans l’hémisphère nord depuis quatre ans. Pas du tout équipés en conséquence, nous sommes littéralement congelés : arrêt obligatoire tous les 5 kilomètres pour éviter les engelures.
Heureusement cette première petite dépression ne s'attarde pas plus de deux jours et nous arrivons sains et saufs à Tabriz, où nous retournons faire des courses, dans l'antique bazar de la ville, à la recherche d’équipements nous permettant d'affronter des températures polaires.
Demain, nous repartons tous les trois pour une dernière journée de vélo ensemble. Après quoi Suzana et Pascal se dirigeront vers la Turquie et moi vers l’Arménie. J'ai voyagé quatre mois avec Pascal et deux avec Susana. C'est pas évident de dire au revoir, même si nous savons que le voyage nous impose cela sans cesse : une alternance de nouvelles rencontres, de partages intenses et de séparations.