Young Ones // De Jake Paltrow. Avec Michael Shannon et Nicholas Hoult.
Après le très médiocre The Good Night (avec Pénelope Cruz et Gwyneth Paltrow), Jack Paltrow est de retour sans Gwyneth, sa grande soeur. J'ai tout de même de grandes réserves quant à ce film dystopique particulièrement ambitieux. Je pense que le plus gros problème de Young Ones c'est de rester dans les clous et de ne jamais vraiment parvenir à nous offrir quelque chose de différent et original. On se retrouve donc avec un film qui, sans complètement manquer d'originalité, manque surtout de générosité. On sent qu'il se retient dans sa façon de faire les choses et ce western de science-fiction n'a de cesse de nous faire tourner en rond dans un paysage aussi désertique que le fil de son histoire. Car oui, le vrai problème de Young Ones c'est de ne jamais vraiment parvenir à transformer l'essai et donc de rester dans une sorte de mécanique troublante qui manque cruellement de simplicité et tombe dans les références mal fichues. Avec un scénario aussi perché que celui-ci, je pense que Jake Paltrow n'avait pas vraiment de quoi nous délivrer un bon film. Il nous assomme donc de scènes, empilées les unes sur les autres donnant une impression de mille-feuilles qu'il est impossible de déguster tant l'histoire et la mise en scène foire de partout.
Dans un futur proche, l'eau est devenue rare, suscitant convoitise et violence. Dans ce climat hostile, Ernest Holm veille sur sa ferme, son fils Jerome et sa fille Mary, et nourrit l'espoir de rendre ses terres à nouveau fertiles. Tout comme Flem Lever, qui fréquente Mary en secret et n'a qu'une idée en tête : s’emparer des terres d'Ernest quel qu’en soit le prix.
Young Ones tente de marcher sur tout un tas de références plus ou moins senties, qui ne parviennent malheureusement pas à délivrer un bon film. Pourtant, il part d'un précepte assez intéressant, celui d'un climat hostile où l'eau est une denrée qui se marchande comme l'essence et où les cultures sont absentes par manque d'irrigation des terres bien évidemment. Sauf que si le postulat est intéressant, le film s'en écarte très rapidement afin de tomber dans une histoire de père qui veut protéger ses enfants, de père qui a envie d'un futur meilleur pour ses enfants, de ses enfants qui vont suivre des chemins différents. D'un côté la fille un peu rebelle qui va sortir avec le garçon charmant et rebelle. De l'autre côté le garçon qui va vouloir sauver l'honneur de sa famille pour une raison particulière que je vous laisserai découvrir en découvrant le film. Et voilà comment on tente donc de nous délivrer un film des plus navrant qui fait des aller-retour dans cesse dans sa façon de creuser les personnages pour finalement ne rien nous raconter du tout. Car oui, dès le début on s'ennui et l'on ne voit pas du tout où est-ce que Young Ones veut réellement en venir.
Le montage anarchique n'a pas vraiment aidé. On a l'impression que rapidement Young Ones ne veut plus rien dire. C'est bête mais je pense que Jake Paltrow a très mal exploité son très bon casting. De Michael Shannon (Take Shelter) à Nicholas Hoult (Skins), il y avait largement de quoi faire sauf que rien n'est vraiment fait. Les faces à faces s'enchainent dans grande saveur car finalement Young Ones ne nous raconte rien du tout à part beaucoup de bruit pour rien. J'aurais aimé voir un film à la hauteur de ses ambitions et c'est tout le contraire que j'ai eu. On se retrouve donc avec un film qui s'égare de scènes en scènes et qui fini par se plomber à cause de choix de mises en scène douteux, d'un scénario qui fait perdre la folie de ses personnages avec des éléments beaucoup trop ennuyeux. Je pense que Jake Paltrow veut un peu trop rester dans ses chaussons d'étudiant de cinéma et d'amoureux de certains metteur en scène ce qui lui fait échapper à tout ce qui aurait pu rendre son film brillant. Car la base avait largement de quoi faire. A la fin il ne reste donc plus que l'ennui. Quel gâchis !
Note : 2/10. En bref, un film ambitieux qui n'a malheureusement jamais la mesure de ses ambitions.
Date de sortie : 6 août 2014