Viola Di Grado, 23 ans, est née à Catane en Sicile. Elle a étudié les langues orientales à Turin. Son premier roman 70% acrylique 30% laine a obtenu le prestigieux prix Campiello Opera prima.
Camelia et sa mère vivent en Angleterre, à Leeds, lieu hostile, figé dans un éternel hiver. Depuis la mort brutale du père, les deux femmes se sont enfermées dans un mutisme absolu, ne communiquant que par un alphabet de regards. Coupées du monde, elles s'adonnent à d'étranges lubies : Camelia récupère dans les poubelles des vêtements neufs qui semblent l'œuvre d'un couturier fou, sur lesquels elle s'acharne, armée de ciseaux, pour les « croiser » avec les siens, créant ainsi d'extravagants hybrides, tandis que sa mère photographie des trous en tout genre. Un jour, Camelia fait la connaissance de Wen, un jeune Chinois qui tient une boutique de vêtements avec son frère cadet, Jimmy. Wen la persuade de recommencer ses études de chinois. Les idéogrammes qu'elle dessine et leurs clefs parviennent miraculeusement à insuffler un peu de beauté dans sa vie : Camelia retrouve ainsi l'usage des mots, le goût du sens, et l'amour. Roman coup de poing, cynique, drôle et noir, servi par une écriture neuve, incisive et poétique, qui décrit efficacement la rébellion de la narratrice et son instinct effréné de survie.