Le spécialiste de l'investissement vient donc de mettre en ligne « StockCity for Oculus Rift », sa nouvelle application de suivi de portefeuille d'actions. Au-delà de la seule expérimentation d'une technologie émergente, Fidelity profite de cette réalisation pour, principalement, explorer des pistes originales en matière de visualisation d'information. Il s'agit en effet d'un domaine actuellement en pleine effervescence à l'intersection du phénomène « big data » et des évolutions des interfaces utilisateur.
En l'occurrence, l'approche retenue avec StockCity est (comme son nom l'indique) de restituer l'état d'un portefeuille d'actions sous l'apparence d'une ville, dont chacun des immeubles – regroupés par secteur économique – représente un titre, sa hauteur correspondant à son cours et sa surface au volume négocié récemment, tandis que la météo ambiante évoque la tendance du marché. L'utilisateur plongé dans cette cité virtuelle peut se déplacer dans ses rues pour consulter les détails de ses investissements sans avoir à absorber des montagnes de chiffres plus ou moins abstraits.
Certes, l'effort est encore modeste, mais, comme souvent avec les expérimentations des Fidelity Labs, l'objectif recherché est d'abord une appropriation précoce d'un nouveau concept (technique) ainsi qu'une volonté de partager rapidement un prototype avec les consommateurs (clients ou non) afin de mesurer leur intérêt et de recueillir leurs avis et commentaires. Nul exemple n'est plus illustratif que cette tentative avec le casque Oculus Rift (encore à l'état de projet), dont il est bien difficile d'imaginer a priori quels usages il peut avoir dans le secteur financier…
Quelques banques (dont Société Générale, lors d'un de ses hackathons) ont déjà tenté de faire appel à la créativité du public pour développer des applications adaptées à la réalité virtuelle immersive. L'étape suivante, qu'a donc abordée Fidelity, est maintenant de tester les idées les plus prometteuses en conditions réelles. Contrairement à d'autres secteurs d'innovation où l'enjeu est de tirer parti d'une tendance confirmée, l'attrait particulier est ici de participer aux tout premiers pas de ce qui sera peut-être la prochaine révolution technologique. Voilà une position bien inhabituelle pour une institution financière…