La cabane au fond du maquis !
Adapté d'une nouvelle de Prosper Mérimée par Eric Vuillard, Mateo Falcone raconte l'histoire du jeune Fortunato, laissé par ses parents au fond du maquis va croiser le chemin d'un fugitif qui lui demande de le cacher de ses poursuivants.
Le(s) plus
Le film Mateo Falcone est visuellement très intéressant.
Il y a de nombreux plans fixes qui captent la beauté de la nature de cette Corse sauvage, tels des tableaux du maquis.
Digne d'une exposition photographique, on apprécie la découverte de ces payasages majestueux et désertiques à la fois.
De plus les couleurs sont très belles et mettent en valeur cette impression de désert, de décors asséchés et sauvages.
Mais les plus belles images restent celles liées à la tempête dans le champ de blé, qui fait bouger les brindilles telles des vagues sur l'océan [...]
Le(s) moins
[...] Mais le film Mateo Falcone est censé être une fiction et non un documentaire.
Pourtant mis à part visualiser beaucoup de paysages et de nombreux plans fixes sur les personnages, il n'y a pas grand chose. De plus les plans sont interminables, ce n'est même plus du remplissage à ce niveau !
Il faut bien admettre que le réalisateur Eric Vuillard à eu l'audace d'essayer quelque chose hors norme, mais on a plus l'impression de regarder une exposition d'image animée, qu'un véritable film.
Quand un film dure juste une heure et que l'on regarde sans arrêt sa montre ce n'est vraiment pas bon signe.
Et on comprend que le réalisateur Eric Vuillard essaye de s'inspirer du genre western dans l'ambiance, mais ça ne marche pas, il manque un petit quelque chose.
Pas un dialogue pendant 20 minutes pour arriver à seulement trois phrases, puis à nouveau le silence complet pendant 20 minutes avant un nouveau dialogue... enfin disons plutôt un cri!
Qu'il n'y ai pas de dialogue, ce n'est pas grave, au contraire cela peut donner un style au film, mais c'est surtout que l'histoire tient sur seulement quelques lignes.
On ne comprend vraiment pas quelle est le scénario au début, mis à part que le jeune est abandonné et qu'il faut attendre 45 minutes pour qu'il se passe vraiment quelque chose.
Tout ça pour ça? On attend, on attend... pour arriver à une scène proche de la fin, qui est très violente et qui mène surtout à une conclusion incompréhensible.
Pourquoi cette fin? Quelle est la raison? .... Bref! il faut comprendre (En tout cas je me questionne toujours, je ne dois pas adhérer à ce type d'univers).
Enfin la musique à base de violon, assez mystérieuse au départ, donne finalement vite mal à la tête, avec les sons stridents et l'insistance sur le larmoyant.
Le thème qui ressort du film Mateo Falcone est "le vent". On le retrouve dans l'herbe, les cheveux, les nuages... et dans le scénario. C'est vraiment dommage, car visuellement il y a de l'idée.
Bien coupé, le film Mateo Falcone aurait été un très bon court métrage d'une vingtaine de minutes.
Conclusion
Tout n'est pas négatif, au contraire il y a une très bonne base pour faire un court métrage très intéressant et de très bonne qualité, notamment dans la mise en scène.
La photographie est également très belle et certains des plans sont envoûtants tels des tableaux du maquis.
Mais le rythme est bien trop lent, le scénario tient sur quelques lignes, c'est étiré et bien trop long. Sans parler du fait que l'on se questionne sur la raison de la scène finale.
Ma note: 4/10
Mateo Falcone
Synopsis : "Corse, XIXe siècle. Une ferme isolée à la lisière d’un maquis.Réalisé par: Eric Vuillard / Avec: Hugo de Lipowski, Hiam Abbass, Patrick Le Mauff / Genre: Drame / Nationalité: Français / Distributeur: Aloest Distribution
Laissé seul par ses parents, Fortunato voit arriver un fugitif qui lui demande de le cacher contre une pièce d’or. Dès lors, le jeune garçon se retrouve pris au piège de la violence des hommes…"
Durée: 1h5min / Date de sortie: 26 novembre 2014
Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs
Plus d'informations !
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Les Anecdotes !
Mateo Falcone est une adaptation d'une nouvelle de Prosper Mérimée écrite en 1829, publiée sous le nom de Moeurs de la Corse. Eric Vuillard déclare avoir été marqué par cette histoire lorsqu'il était enfant : "J'avais lu cette nouvelle enfant et elle m'avait heurté. Je l'avais trouvée belle en un sens, mais injuste, le point de vue de l'auteur m'avait déplu. C'était Mérimée qui sacrifiait l'enfant sur l'autel de l'honneur. Je n'y croyais pas. Un père ne fait pas ça. C'est à autre chose qu'il obéit, qu'il cède. Je désirais raconter l'histoire du point de vue de l'enfant, la raconter d'une façon très concrète, réaliste, et donc mystérieuse."Le tournage de Mateo Falcone s'est déroulé dans les Causses se trouvant dans la région du Massif Central. Le film nécessitait que le paysage soit aride et que l'on ne puisse pas situer l'action, de façon à avoir la sensation d'être dans un rêve ou un cauchemar. Cette région étant très ventilée, la lumière y est particulière en raison de la confrontation entre le soleil et les nuages. Eric Vuillard précise à propos des décors : "Il me fallait un paysage altier, muet, dédaigneux des hommes afin que cette histoire terrible de Mérimée devienne autre chose que du folklore."
Le choix de Hugo Lipowski pour interpréter le personnage de l'enfant se fit assez rapidement. Eric Vuillard a été séduit par le naturel et la fragilité provenant du jeune âge de l'acteur. Le réalisateur cherchait un jeune garçon capable de montrer sa "sensualité naissante" liée à l'adolescence et la solitude liée à l'enfance. Hugo Lipowski possédait les deux.
Le réalisateur Eric Vuillard avoue avoir eu l'impression au moment du tournage que deux réalités se chevauchaient : celle qui se déroulait devant ses yeux et celle inscrite sur la pellicule. Une façon pour lui de mettre en avant la nécessité de filmer : "Lorsque je criais "moteur!", j'avais l'impression que soudain le monde existait deux fois, une fois, là, devant moi, tel qu'il est, et une autre fois sur la pellicule. Si bien qu'avant de crier "coupez!", j'éprouvais une sorte de superstition; il fallait attendre le bon moment, sans quoi, par un mouvement rétrospectif, ce qui venait d'être filmé allait être esquinté."
Nous ne pouvons nous empêcher de remarquer certaines similitudes entre Mateo Falcone d'Eric Vuillard et Gerry de Gus van Sant. En effet, les deux oeuvres placent la nature au centre de l'histoire, où elle devient une sorte d'"écran de l'agitation des âmes". De plus, les deux films utilisent les nuages de manière à mettre en avant le temps qui passe.