Comme on peut le lire dans l'article paru dans Le Dauphiné Libéré samedi dernier, je me suis élevé lors du dernier Conseil Municipal contre l'inversion du sens de circulation au milieu de la Grande Rue et surtout de la manière dont cela a été fait.
Alors qu'à aucun moment dans la campagne électorale, Mr Vielliard n'avait mentionné ce projet, se contentant de nous annoncer son souhait de pacifier le centre ville, il a décidé de mettre cette mesure en place au beau milieu de l'été de façon abrupte et unilatérale sans réelle concertation avec les commerçants, et bien entendu sans tenir compte de notre opposition.
Si cette mesure avait été explicite dans son programme, il n'y aurait rien à dire, mais j'estime qu'il a utilisé à cette occasion un procédé qui n'est guère consensuel et qui malheureusement est courant parmi les politiciens.
Mais faisons fi de la polémique et voyons plutôt pourquoi j'y suis opposé?
Dans toute mesure, il y a des plus et des moins. Aucune mesure n'est parfaite. Toutefois ce qui rend une mesure bonne, c'est quand la somme des plus est nettement supérieure à celle des moins, ce qui est loin d'être le cas ici.
1- En pure logique, cela me parait aberrant de faire un plan de circulation qui conduit à avoir 2 flux qui viennent se rencontrer l'un contre l'autre. Cela contrevient à la fluidité qui devrait être recherchée dans une ville qui souffre déjà d'asphyxie. Alors bien sur, j'ai compris que c'est une façon de décourager les voitures de passer par là, et il est vrai que le trafic a été réduit de 10% selon les chiffres publiés. Mais les nuisances engendrées par ce nouveau plan de circulation sont à mon sens bien supérieures à ce faible gain de réduction de trafic.
2- Le flux, réduit, mais toujours important des voitures qui descendent la Grande Rue (ne serait ce que pour les Saint-Juliennois qui habitent au Centre Ville et qui souhaitent sortir vers Viry, Le Chable ou l'autoroute) est détourné vers l'avenue des Contamines et il passe en plein milieu d'un quartier résidentiel où souvent des enfants jouent près de la rue. Si un accident devait survenir, ce que je ne souhaite évidemment pas, on comprendrait alors le réel danger que cette déviation engendre.
3- L'accès à l'Arande, lieu d'activité important pour les Saint-Juliennois, est dégradé, y compris pour la mobilité douce puisque les vélos sont eux aussi pénalisés. Cela me parait donc aller à l'encontre de l'objectif qui est de faire de l'Arande un lieu d'activités et de convivialité.
4- D'autre part, il n'est pas dans les habitudes de la population de remonter la Grande Rue depuis l'Arande, ce qui pénalise donc les commerces qui sont au sud de l'avenue de Ternier. Bien évidemment, nos commerçants qui ne se portent déjà pas si bien, souffrent de cet handicap supplémentaire car je pense que c'est une erreur de croire que la perte du trafic automobile sera compensée par une augmentation du trafic piétonnier, ce qui, si cela se passait aurait un effet neutre pour l'activité commerciale. En effet, le trafic existant toujours, même s'il est réduit, cela ne rend pas pour autant l'espace de la Grande Rue propice au cheminement piétonnier.
5- Les bouchons se sont considérablement accrus sur la rue Berthollet, l'avenue de la Gare et l'avenue Louis Armand. On peut extrapoler en se demandant où on fera passer le trafic automobile une fois que l'avenue de Genève sera réservée au terminus du tram?
Alors oui, comme le dit la journaliste du DL, j'ai été virulent lors du dernier Conseil, d'autant plus que le maire ne veut pas accepter de voir la réalité en face et qu'il nous assène des contre vérités en disant que le CA des commerces n'a baissé que dans une faible mesure (de 5 à 8% selon lui), ce qui est loin d'être négligeable. J'aimerais voir la tête qu'il aurait fait à l'époque où il travaillait chez Procter & Gamble si ses chiffres de vente avaient baissé de 5% et que le Panel Nielsen lui avait indiqué une perte de part de marché de ses lessives. Je trouve indélicat de la part du premier édile de la commune de ne pas se soucier de la bonne marche des affaires des commerçants de la ville, qui contribuent énormément à la vie citadine et à la convivialité de notre commune.