Le risque de transmission des bactéries est plus élevé sur la peau humide que sur la peau sèche et le séchage des mains après le lavage fait ainsi partie intégrante de l’hygiène des mains, pour le public comme pour les professionnels de santé. Et, en matière de prévention de propagation des microbes, l’infériorité des sèches mains à air propulsé ou à air chaud par rapport aux essuie-mains en papier, est à nouveau confirmée par cette étude présentée à l’Healthcare Infection Society (HIS) International Conference à Lyon, et publiée dans le Journal of Hospital Infection.
Une précédente étude (2) de l’Université du Queensland* avait révélé une préférence des usagers pour l’essuie-mains papier plutôt que pour le sèche-mains et conclu à l’avantage des essuie-mains en papier qui, du point de vue de l’hygiène, sèchent les mains plus rapidement, éliminent plus de bactéries et sont moins susceptibles de d’entrainer une contamination croisée.
Cette nouvelle recherche de l’Université de Leeds a comparé la propension des 3 méthodes de séchage des mains les plus courantes, sèche-mains à jet d’air, sèche-mains à air chaud et essuie-mains en papier, à contaminer l’environnement et les autres usagers à proximité. L’équipe, dirigée par le professeur Mark Wilcox de l’École de médecine de Leeds, a « contaminé » les mains de participants avec un type inoffensif de bactérie appelé Lactobacillus afin d’imiter une situation de mains mal lavées. Puis les participants se sont séché les mains. Les chercheurs ont effectué au total 120 analyses d’échantillons d’air (60 essais et 60 témoins), autour des sèche-mains, à 1 et 2 mètres de distance.
Le nombre de bactéries trouvées dans l’air à proximité des sèche-mains à jet s’avère être 4,5 fois plus élevé qu’avec les sèche-mains à air chaud et 27 fois plus élevé qu’avec des essuie-mains en papier. Selon les modèles de sèche-mains, les bactéries vont persister dans l’air bien au-delà du temps de séchage soit environ 15 secondes. Ainsi, dans cette expérience, 48% des lactobacilles persistent plus de 5 mn après la fin du séchage et ils sont encore détectables 15 mn plus tard.
Préférer l’essuie-mains en papier: Ainsi, l’étude montre que les 2 systèmes à air, à jet d’air à forte puissance et à air chaud peuvent favoriser la propagation des bactéries dans l’air vers d’autres utilisateurs à proximité.
L’auteur conseille : « La prochaine fois que vous séchez vos mains dans les toilettes publiques à l’aide d’un sèche-mains à air, vous risquez donc de propager des bactéries sans le savoir et d’être exposé aux bactéries en provenance d’autres usagers… ».
Sources:
Journal of Hospital Infection 2014 doi:10.1016/j.jhin.2014.08.002 Microbiological comparison of hand-drying methods: the potential for contamination of the environment, user, and bystander
et (2) Mayo Clinic Proceedings doi:10.1016/j.mayocp.2012.02.019 online June 1 2012The Hygienic Efficacy of Different Hand-Drying Methods: A Review of the Evidence*Un des auteurs de l’étude Susan Stack avait travaillé comme consultant pour Kimberly-Clark (Australie).
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