Magazine Info Locale

Le Languedoc-Roussillon a été enterré à l'Assemblée dans la nuit de mercredi à jeudi, dans l'indifférence générale, en petit comité.

Publié le 21 novembre 2014 par Particommuniste34200

Le Languedoc-Roussillon a été enterré dans la nuit de mercredi à jeudi, à 1 h 04 du matin, dans l'indifférence générale. Ils n'étaient plus qu'une quarantaine, peut-être - sur les 577 députés que compte l'Assemblée nationale - pour ces obsèques en catimini. Car s'il faudra attendre mardi pour le vote solennel de la loi, c'est bien l'article premier qui était voté cette semaine, celui instituant la nouvelle carte des régions, dont le compteur est désormais bloqué à treize. Le Languedoc-Roussillon - un mot qu'il va falloir se sortir de l'esprit - s'est évaporé jusqu'au bout... Ce jeudi matin, pas de trace du vote au sein de l'hémicycle sur le site internet de l'Assemblée nationale ! Un bug informatique - rétabli dans la journée - privait des débats les internautes. L'épidémie de discrétion a poussé le vice jusqu'à faire une fleur aux députés absents : personne n'ayant demandé un scrutin public, le vote s'est fait à main levée, sans que le nom des votants, et leur choix, n'apparaisse. On distingue donc à l'écran, sur le site de l'Assemblée, une poignée de parlementaires votant contre la nouvelle carte des régions, mais dans un océan de sièges vides et peu après une trentaine de votes favorables.

"Je me suis retrouvé très seul"

Pierre Morel-à-l'Huissier, député UMP de Lozère, soutient qu'il fut des derniers résistants : "Je me suis retrouvé très seul. A l'UMP, Fernand Siré était favorable à la fusion, et Élie Aboud je ne l'ai pas vu. Il n'y a que moi qui aie défendu l'identité du Languedoc-Roussillon." Le Lozérien dénonce "l'autisme total du gouvernement" sur la question. Et il est rejoint par le député PS montpelliérain Christian Assaf. "On n'a pas été entendus, on a même été méprisés. Si ce n'est pas un sujet pour le gouvernement, qu'il ne compte pas sur mon vote." Il s'opposera à la fusion, mardi, lors du vote solennel. Les jeux étaient faits, faut-il comprendre. Et Assaf, comme beaucoup d'autres, n'est même pas resté jusqu'à la fin, jusqu'à 1 h 04 du matin. Il a quitté l'hémicycle quelques minutes plus tôt, comme Kléber Mesquida, qui a défendu au micro l'amendement déposé par huit parlementaires PS de la région : les députés de l'Hérault (à l'exception de Denaja et Vignal) et des P-O. Aucun Gardois ni aucun Audois n'ont souhaité s'associer à leur démarche. La députée narbonnaise Marie-Hélène Fabre a même pris la parole en séance pour s'y opposer : "Je ne veux pas laisser passer cette chance historique (...). La région sera plus grande, plus efficace, plus attractive. Les deux régions actuelles ont d'ailleurs très longtemps formé une seule et même province." On ne revient effectivement ni plus ni moins, à quelques nuances près notables tout de même, qu'à l'ancienne province du Languedoc, réunion de généralités de Toulouse et de Montpellier, sous l'Ancien Régime, au XVIIIe siècle.


Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Particommuniste34200 4195 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte