Magazine Société

« Le 21e siècle sera spatial ou ne sera pas. »

Publié le 21 novembre 2014 par Toulouseweb
Ť Le 21e sičcle sera spatial ou ne sera pas. ť
C’est ŕ nouveau en reprenant cette affirmation d’André Malraux que l’astrophysicien André Brahic a rappelé combien l’espace et les moyens mis en œuvre ŕ son service étaient importants pour l’humanité. C’était il y a un peu plus d’une semaine lors de l’  Ť acomčtage ť du module Philae sur la comčte 67P Churyumav-Gerasimenko.
Hélas les photos qui devaient ętre retransmises via la sonde Rosetta qui avait largué Philae vers la comčte appelée plus simplement Tchouri ont pris plus de temps que prévu ŕ parvenir sur Terre. Non pas que les transmissions avaient été plus longues que prévu, mais probablement du fait que le module Philae, un véritable petit robot perclus de technologies haut de gamme a en fait rebondi car les crampons qui devaient l’arrimer sur la comčte ne se sont pas déployés. Un rebond de 1 km de haut qui l’a fait se reposer une seconde fois sur Tchouri, mais ŕ environ 1 Km plus loin que sa cible réussie de l’origine.
De toute évidence, pour la néophyte que je suis en technologies spatiale, la mission a cependant réussi. Car męme si elles sont arrivées un peu plus tard que prévu, les photos transmises ont fait la joie de toutes les équipes ayant travaillé depuis prčs de 30 ans ŕ ce projet menée par l’Agence spatiale européenne (ESA) et ses partenaires au titre desquels le Centre national d’études spatiales (CNES), le CNRS et des dizaines de laboratoires et industriels*.
C’est un succčs incontestable pour la communauté industrielle européenne car la sonde Rosetta avait été envoyée dans l’espace il y a 10 ans par un lanceur Ariane 5 lui aussi européen. Durant 10 ans, la sonde a navigué reprenant de la vitesse par assistance gravitationnelle ŕ chacun de ses 3 passages prčs de la Terre et d’un autre prčs de Mars pour atteindre la comčte Tchouri ŕ plus de 500 km de la Terre aprčs avoir parcouru plus de 6 milliards de kilomčtres. Et c’est la premičre fois qu’une telle mission était tentée : celle non seulement d’aller observer de prčs une comčte mais en plus de se poser dessus. Un défi que s’était lancé l’Europe et qu’elle a réussi le 12 novembre.
Certes les crampons de Philae n’ont pas harponné le sol pour la maintenir lŕ oů les scientifiques avaient espéré que le robot se fixe. Mais de lŕ oů elle est retombée, elle a pu transmettre des photos. Malheureusement, ni le site, ni l’orientation du robot ne sont propices ŕ une recharge des batteries de Philae par ses panneaux solaires. Les spécialistes du CNES ont toutefois tenté de forer le sol comme cela était prévu. Philippe Gaudon (chef de projet Rosetta au CNES) expliquait : Ť On a vu (dans les données reçues) le début du fonctionnement de la foreuse. On a vu la mčche descendre de 25 cm depuis la plate-forme. Le mécanisme a donc fonctionné, mais, malheureusement, nous avons perdu la liaison et nous n'avons plus de données concernant la foreuse. ť Et depuis malgré les tentatives de liaison avec Philae, aucune donnée scientifique n’a pu ętre transmise vers la Terre. Mais rien ne dit ŕ ce jour que la foreuse n’a pas fait son travail. Les échantillons prélevés devaient ętre analysés par l’instrument Cosac afin d’identifier la nature des molécules organiques de la comčte.
Il semble que tous les instruments embarqués par Philae afin de mener les expérimentations scientifiques (elles sont au nombre de 10 sur Philae) ont chacune au moins fonctionné une fois avant que le crépuscule ne le recouvre et qu’il ne puisse plus recharger suffisamment ses batteries.
Il n’est malheureusement pas sűr que la comčte, se rapprochant du Soleil, puisse suffisamment recharger ses batteries pour reprendre ses analyses et les transmissions de données.
Cette premičre étape de la mission de Philae sur Tchouri n’aura duré qu’ŕ peine trois jours, mais le flot d’images et de données scientifiques que Philae a pu retransmettre avant d’entrer en sommeil est considérable estiment les ingénieurs en charge de la mission. En outre, la sonde Rosetta va encore tourner autour de Tchouri et de Philae durant un peu plus d’un an. Elle aussi a embarqué ses propres instruments qui vont lui permettre de travailler. C’est pourquoi globalement la mission Rosetta-Philae est non seulement une premičre mais aussi une réussite.
Une chose est par ailleurs acquise : l’Europe spatiale a tenu le monde en haleine, les scientifiques et industriels européens peuvent ętre fiers d’avoir déjŕ ancré l’Europe dans le sičcle de l’Espace.
Nicole B. pour Aeromorning
* Rosetta est une mission de l’ESA qui a bénéficié de la contribution de ses états membres et de l’agence spatiale américaine (NASA). Airbus Defence and Space assure, depuis 1995, la maîtrise d’œuvre industrielle de l’orbiteur Rosetta pour le compte de l’ESA –aprčs avoir contribué aux premičres études dčs 1986-, et dirige un consortium de 96 entreprises réparties dans 16 pays. Rosetta a emporté onze instruments chargés d’étudier de prčs la comčte (et particuličrement sa chevelure). L’atterrisseur Philae, qui emporte dix instruments supplémentaires, a été développé par un consortium dirigé par les agences spatiales allemande (DLR), française (CNES) et italienne (ASI), ainsi que par le MPS (Max-Planck-Institut für Sonnensystemforschung).

Retour à La Une de Logo Paperblog

A propos de l’auteur


Toulouseweb 7297 partages Voir son profil
Voir son blog

l'auteur n'a pas encore renseigné son compte l'auteur n'a pas encore renseigné son compte

Magazine