Cette étude prend naturellement la suite d’une recherche récente qui démontrait l‘association entre la prise d’antibiotiques avant l’âge de 2 ans et au-delà de 4 prescriptions et un risque accru d’obésité pour l’enfant. Car ces chercheurs de l’École Mailman de l’Université Columbia de Santé publique montre que la prise d’antibiotiques pendant la grossesse augmente aussi le risque d’obésité pour l’Enfant. Ces conclusions, présentées dans l’International Journal of Obesity, aux implications primordiales, méritent d’être vérifiées par de plus larges études.
Ici, les enfants avaient donc été exposés aux antibiotiques au cours des deuxième ou troisième trimestre de la grossesse et présentaient un risque plus élevé d’obésité infantile dès l’âge de 7 ans. Autre conclusion, l’accouchement par césarienne, avec ou sans impératif médical, est également associé à un risque plus élevé d’obésité chez l’enfant.
Les auteurs rappellent l’association entre la prescription répétée d’antibiotiques tôt dans la vie et le risque accru d’obésité dans l’enfance. Leur étude est basée sur des données de santé de 727 femmes enceintes non-fumeuses enceintes participant à la Northern Manhattan Mothers and Children Study from prenatal clinics (une cohorte menée au New York-Presbyterian Hospital et au Harlem Hospital), dont 436 ont pu être suivies avec leurs enfants durant 7 ans.
Les antibiotiques « chez » la mère augmentent de 84% le risque d’obésité pour l’Enfant : Parmi ces 436 enfants, 16% étaient nés de mères ayant pris des antibiotiques dans le second ou trimestre de grossesse. L’analyse constate que les enfants exposés in utero aux antibiotiques présentent un risque accru de 84% d’obésité, par rapport aux enfants non exposés.
Une explication possible : Les antibiotiques affectent les microbes chez la mère et peuvent entrer dans la circulation fœtale via le placenta. La recherche révèle, au fil des études, que les bactéries intestinales (ou microbiote intestinal ) jouent un rôle primordial dans le maintien de la santé et qu’un déséquilibre de ces populations bactériennes peuvent entrainer toute une variété de maladies. La transmission de ces populations bactériennes ou déséquilibres bactériens de la mère à l’enfant pourrait expliquer ce risque d’obésité.
Des résultats qui motivent de nouvelles études car, si ces données étaient confirmées, les recommandations de prescription d’antibiotiques durant la grossesse devraient être revues. Cependant, dans cette attente, l’utilisation des antibiotiques lorsqu’ils sont médicalement nécessaires, ne doit pas être remise en cause, concluent les auteurs.
Source: International Journal of Obesity 11 November 2014 doi:10.1038/ijo.2014.180 Prenatal exposure to antibiotics, cesarean section and risk of childhood obesity