Andy Stott
Faith In Strangers
(Modern Love)
Que de chemin parcouru par le prolifique Andy Stott. Que de couleurs étalées et de directions empruntées album après album, pour arpenter des territoires irradiés et batir une oeuvre gorgée de sensations éparses et prenantes. Avec Faith In Strangers il continue d’explorer l’abstraction déployée sur le somptueux Luxury Problems, délaissant le dancefloor de ses débuts pour nous faire plonger dans un magma de plénitude charnelle, où les vocaux se frottent à des nappes abrasives. Alors qu’en début d’année il s’était associé avec Miles Whittaker (Demdike Stare) pour donner naissance au projet récréatif Millie & Andrea, histoire de flirter avec une certaine forme de techno mouvante, il embrasse des formes plus dénuées sur Faith In Strangers, où l’évolution se transforme en montée hypnotique, s’habillant de nudité émotionnelle et de rigueur stellaire. Andy Stott joue au laborantin à coups de saturations poreuses et de rythmiques tour à tour stables ou fracturées, créant un tourbillon aspirant qui voie toutes formes d’expérimentations se muer en colonnes hypnotiques, dessinant des spirales dévoreuses de fantômes, à rapprocher de celles conçues par Huerco S ou Patricia. Faith In Strangers multiplie les directions vers un même point astral, sombre et sans retour. Vital.
Roland Torres