Un petit gout d'Australie contre un petit bout de paradis.

Publié le 12 janvier 2014 par Elouva
13.500 km. ça ce fête non ?
Notre compteur Australien en a digéré de la poussière et du sable !
Alors en ce 12 Janvier 2014, voici donc, pour le plus en retard des articles ( qui devait être écrit pour les 10.000 km du 4x4 ) un mois d'aventure bien chargé, des routes - un tas de routes - des rencontres improbable et du sable blanc.
Mais commençons par le plus en retard des retard, souvenez vous, on vous avez promis du changement ! 
C'était le 28 novembre 2013, à propos du nouvel aménagement du Pajero

Alors voila c'est fait, l'article sur la configuration est à jour ! Par ici les curieux !
Mais revenons à nos moutons (et à nos dromadaires, nos émeus, nos chèvres, nos kangourous, nos hypno-crapauds, nos fourmis géantes, nos vaisseaux spatiaux, nos voitures d'apocalypses...)
Broken Hill.
Oasis au cœur du désert, qui vous saute aux yeux après un océan de terre arides et désolées, de cadavres de kangourous éparpillés par les imperturbables road-train, qui atteignent régulièrement trois remorque et une trentaine de mètres de long et de sable rouge.
Mais la route, 517 km de Adélaïde à Broken Hill, bien que longue et linéaire, vaut le détour.
Déjà parce que c'est l'occasion de vous parler de l'art routier Australien. Si si il en existe un, les routes leur sont tellement ennuyeuses, qu'ils se sentent obligés de planter un tas de "Sculpture" (ou de "truc" plus humblement) sur le bas côté,
Comme ici de faux soldats faisant le guet...

...Ou ici un kangourou en bois, mais vous verrez par la suite que ça peut aller beaucoup plus loin.
La route. Longue et droite, peut paraître ennuyeuse.

Mais dans notre cas, il en va autrement, elle nous fascine. 

Rien, ou presque aux alentours, le vide du paysage prend une tournure décorative dès les premiers kilomètres de sable rouge et de bruyère sèche.
Puis subitement, la voila.Broken Hill.

Après un étonnant cimetière de plusieurs kilomètres de long - sans mur pour protéger la pudeur des éventuels touriste - la ville se dévoile et l'esprit minier de l'environnement vous frappe immédiatement.

Comme un portail dans la ville, les ascenseurs géant de mines, qui en ont vu des ouvriers descendre sans toujours remonter, vous toise de leur grand air immémoriaux.
Mais Broken Hill se moque de vous. Elle veut vous faire fuir pour protéger son terrible secret.
Car sans que personne ne s'en doute, elle est somptueuse.
Et seul les intrépides voyageurs, qui le vent dans l'âme prendront la peine de quitter les sentiers battu de la Highway (qui vous laisse traverser la ville sans la moindre pitié) pour allez ce rafraîchir dans un bar du centre ville, pourront comprendre le terme "D'Oasis du désert".
La rue principale ce laisse parcourir dans une étrange ambiance de far-ouest (et pourtant ici c'est plutôt le central-est)

L’œil s'accroche régulièrement sur un bar minable, s'attendant presque à en voir sortir Clint Eastwood par la porte principale, revolver dans le holster.

Mais la ville joue là de son dernier stratagème pour préserver sa beauté, et il faudra se perdre dans le centre du centre ville pour surprendre son cœur.

Vert et raffiné. 



Le tout dans un style colonial des plus particuliers.



Mais cette ballade - rafraîchissante de verdure par 41°- ne permet jamais totalement d'oublier l'esprit de la ville, un passé -et un présent- minier lourd et tumultueux.Du haut du terril qui surplombe la ville, le musée de la mine (d'argent) à l’œil sur vous.

Broken Hill, connu de terrible grève minières au début du XX°, en cause les conditions de travail, notamment du forage à sec (la gestion de l'eau dans un désert étant particulière) qui générait son lot de poussière toxique et plus classiquement les rémunérations. 
De plus un manque de reconnaissance de la zone par son état d'origine ( le New South Wales, Sydney ) fit faire aux dirigeant de la ville une grève d'un genre bien particulier, celle de l'heure.Menaçant de changer d'état, et d'adopter le "South Australian Way" (Adélaïde) ils iront jusqu’à en prendre le fuseau horaire ! Et ne jamais le rendre... Ils ont donc trente minutes de décalages avec leur capitale d'état... 

Après un dernier regard sur la ville, nous prenons la liberté de camper près du lit asséché d'une rivière. 


C'est l'occasion pour nous de découvrir les couchers de soleil dans le désert... Tout un art !

Mais le temps passe, et nos formalité administrative étant finis (Contrôle technique de la voiture) ainsi que nos emmerdes ( ceinture à changer pour le contrôle, frigo HS par 45°, générateur qui nous lâche ... ) nous prenons le loisir de quitter Broken Hill pour rejoindre Coober Pedy par les Flinders Range, et la Oodnadatta Track. Un long, très long chemin nous attend... Mais d'abord nous faisons étape à Silverton.

Petit bled minier quasiment désaffecté qui vous attend là au milieu de nulle part, dont le nom signifie "Tonne d'argent".
Un âne semble être la seule âme encore vivante du patelin ( nous ne croiserons "personne" d'autre que notre ami aux grandes oreilles. )

Puis subitement la ville s'ouvre à vous sur sa passion des Coccinelles de chez VwElles trônent en maître sur des piédestal de circonstance...

 se cachent derrière l'église...

dans les recoins de la ville...

Et devant Le bar.

Mais nous ne sommes pas venu voir des Coccinelles en bout de course, ni des ânes bâtés. Nous sommes venu sur les traces de Mel Gibson. 
Le road warrior de l’incontournable Mad Max, dont une grande partie du deuxième opus a été tourné ici même ! L'équipe du tournage abandonnant la zone telle quelle, les habitants récupérèrent les restes du film pour les disposer dans la ville, allant même jusqu’à en faire un véritable musée. Avis aux fans, l'ambiance est tout à fait dans le ton.

Voiture d'enfer...


Jardin d'apocalypse...


Manqué plus qu'un musée ! Ici ??! ... Sont fous c'est Australiens ! (comme le disais Obélix)


Mais trêves de cinéphilie, je vous ai promis de la route, alors voici de la route.Celle des Flinders Range.

               
Par route, j'entend plutôt piste.

Et qui dit piste, dit poussière !

Mais dit aussi, petite tornade.

Toujours dans le créneau des improbables, quelqu'un connait le détails du code quand on croise ça sur la route ?


Pour palier au doute ancestral qui vous a tout de suite envahi, vous remémorant alors vos cours de primaire ( Cha-meau deux syllabes donc deux bosses, D-romadaire avec un "D" comme Deux donc c'est l'inverse, une seule bosse ect ect ) c'est donc bien ici des dromadaires sauvages, dont le poil n'est pas franchement bien entretenu. Facile à retenir pour nous puisque de toutes façon il n'y à que des dromadaires en Australie.
Après trois cent kilomètres de piste plutôt simple, quelques rivières asséchées à traverser tout au mieux, les premières collines pointe leur nez.

Et la terre redevient franchement rouge. 

Une courte étape s'impose à Hawker, histoire de choisir le bon itinéraire. Sur les conseils de l'office de tourisme nous prendrons donc deux jours pour explorer la chaines de montagnes sortie de nul part. (comme tout dans ce désert à vrai dire)

Les Flinders c'est un environnement rocheux très ancien, entre 575 et 650 millions d'années,

Qui vous fait parcourir des lits de rivières asséchées (ou pas) remplis de White ou de blue rock. 

Le paysage est simplement magnifique.


Mais c'est aussi l'occasion de voir un grand nombre d’émeu, parfois plus grand que le 4x4 !


Ainsi que quelques Wallaroo bien adapté au climat aride de la région(Les plus malin auront compris l'origine du nom de ce petit Kangourou trop grand pour être un Wallaby).

Mais les Flinders ce traverse vite par l'intermédiaire des deux scénic drive.



Puis le temps est venu de rallier Coober Pedy.Quelques kilomètres de goudron nous repose jusqu'à Marée, dernière trace d'humanité avant d'attaquer la fameuse Oodnadatta Track.

Un bar, quelques cabanons qui font office de maison.Une place centrale avec un "musée" à l'Australienne, ou la ville exhibe sans la moindre forme son maigre passé.

Des restes de fusée...

Des panneaux improbables, Paris, 14500 km...


Le gardien du Parc.


La visite est brève, la route se rappelle vite à nous.

Par chance, la piste est ouverte et les conditions de routes(/pistes) plutôt bonnes. La police ayant déserté son poste, nous ne pourrons prévenir personne avant d'attaquer les quatre cent kilomètres de tôle ondulé désertique, alors mieux vaudra ne pas tomber en panne, comme en atteste les quelques épaves rouillées, qui font parti du mythe de l'Oodnadatta track.




Mais pour égayer les paysages, les Australiens sont comme on vous l'a dit des Artistes avec un goût et un talent bien à eux, que nul ne leur égal (et parfois ne leur envie).
Voilà donc qu'en plein milieu de nul part, pointe à l'horizon, deux superbes zincs, qui main dans la main, ou plutôt l'aile dans l'aile, tentent de prendre leur envol à la verticale, une crise d'hélicoptarisme peut-être ? Nul ne sait.


Mais les deux Messerschmitt (allez écrire ça correctement tiens) ne sont que l'introduction d'un à côté de la route de quelques kilomètres, laissé libre d'expression à un vieux fou qui vivrait dans le coin parait-il. 

Crash test à l'Aussie

La supersonic bus-avion, aucun retard garanti. 


Et un besoin maladif de tricher sur la taille des animaux.


Alors qu'en vrai les quelques marguerites que nous croiserons sur notre route sont bien maigrichonne.

Puis la route devient - il faut le dire - ennuyeuse.Un roulement de roue nous ayant quasiment lâché dans les Flinders Ranges, un croisillon de pont nous menaçant depuis longtemps de démonter le 4x4 pièces par pièces en vibrant de toute son énergie dès qu'on dépasse 70 km/h, la route ce faite lentement... Très lentement ! Mais "que va piano, va sano" comme disait ma grand mère !
Et c'est d'une linéarité...

Quand tout à coup, un panneaux vous annonce, dans ce no man's land, quelque chose à voir !Pour tromper l'ennuie nul de résiste à l'envie d'admirer ce qu'il reste du sixième plus grand lac au monde.
Mais le mauvais temps aidant, nous ne réussirons qu'à rater (avec Brio) les photos de ce lac.


Le temps continue de se gâter malgré les quelques 40° extrêmement lourd, quand tout à coup la grêle nous tombe sur le coin du capot.
La grêle. Mais oui bien sur, pourquoi pas ?
La température chute instantanément (pour notre grand bonheur et celui du 4x4) d'une bonne vingtaine de degrés, après quelques minutes le ciel ce dégage et la route reprend dans toute sa monotonie.

Petit à petit pointe dans le paysage les premiers reliefs, quelques plateaux ou survive sans doute encore quelques espèce non découverte depuis le Jurassique. Ou pas, mais on aime à le croire.


Je sais que j'utilise beaucoup cette expression, déjà parce qu’elle compte assez peu de synonymes valable, mais surtout parce le décors s'y prête volontiers de manière générale, mais ici elle prend toute son ampleur.Tout à coup, pointe au milieu de tout ce vide si envahissant, une porte dans un tas de terre et sable retourné.

Un troglodyte, puis deux, puis tout un tas de talus de terre.



Et enfin d'innombrables cheminées sorte de la terre.


Il est temps de vous souhaiter la bienvenue à Coober Pedy, l'Improbable.




Le nom ne parlera qu'aux Opalophiles (ce n'est qu'un néologisme ne cherchez pas) dont l'âme vient ce perdre dans les tréfonds de l'Australie centrale. Se perdre n'est pas un adjectif stérile, ici les prospecteurs débarquent par centaines, étincelles dans les yeux, des rêves plein l'esprit, afin de trouver LE filon d’opale. Pierre d'une beauté assez étonnante, elle capture le regard et vous laisse vous absenter dans ses reflets sans jamais arriver à déterminer de quelle couleur elle est vraiment.Noire, Verte ou Blanche, les catégories reine de l’opale sont des noms dénué de sens pour une pierre dont la couleur ce dérobe dès que vous pensez la saisir, profitant de son irisage pour fuir.
Mais revenons à nos prospecteurs, qui errent dans la ville, dans des vieux pick-up rouillés, pelle dans la benne et espoir au fond des bottes - terreuse et troué -

Comme ici, ils équipent d'improbable véhicule (un ancien bus de 'mineur') avec d'énorme excavatrice à terre, qui avale la mixture avant de la tamiser puis de la recracher en forme de talus,  participant toujours plus aux paysages déformés.

Un homme, en opposition aux panoramique payant du 'Big Winch' qui donne sur la ville, à ouvert son terrain aux visiteurs, de façon gratuite.  -pan- dans ta tête le capitalisme.

A vrai dire la ville est MOCHE. Il y a de la tôle de partout, des déchets, des clochards, aborigènes pour la plupart, qui viennent quémander de l'argent, l'atmosphère est malsaine, la ville pue, tout y coûte une fortune, le sable et la poussière vous irritent les poumons.
Et c'est tout ce qui fait Coober Pedy.
Dans cet endroit - où l'on ne se sent pas forcément en sécurité - l'incongrue rencontre l'improbable.Comme si la terre retournée ne suffisait pas pour mochir le paysage, un artiste (probablement rendu fou par l'opale) érige des monticules en boue et papier mâché, ressemblant vaguement à des fourmilières. Au pied du petit parc, des pierres sont posées à même le sol et les naïf peuvent acheter des prétendu "moon rock" pour quelques centaines de dollars. 

Pour revenir sur l'aspect souterrain de la ville, une maison en construction nous à permis de comprendre comment il font des troglo sans montagne. D'abord ils extraient la terre, enfin il construise la maison, une structure classique avec des support en acier et un toit plat. Enfin une fois terminé ils la recouvrent de plusieurs mètres de terre, et de pneus ou de divers pour tout retenir sur le toit.
L’intérêt de tout ceci étant de se protéger des Canicules extrêmes de l'été et des températures glaciales de l'hiver.

Toujours à l'Australienne ( c'est à dire au milieu de nulle part et en accès libre ) un grand morceau de l'industrie cinématographique (encore !) ce trouve en plein coeur de Coober Pedy sur le parking d'un magasin d'Opale.
Les restes du vaisseau spatial de Pitch Black, l'introduction - Absolument immanquable - des chroniques de Riddick avec Vin Diesel (nettement moins immanquable), dans son rôle de vilain, aveugle et bien amoché. 


Et même si pour rien au monde nous ne regrettons d'être venu jusque là, il est temps de prendre le retour à la civilisation. Un retour frustrant puisque les dégâts des pistes nous empêche de faire un détour à l'Ulluru, l'Ayer rock (le gros cailloux rouge qui représente l'Australie) et qu'il nous faut réparer. Mais ce n'est que partie remise. Direction Port Augusta donc, profitant d'un dernier coucher de soleil de la région sur la Highway. 

 Et le retour à la civilisation ne se montre pas des plus déplaisant.Mis à part de devoir dégonfler ses pneus et de consommer comme un porte avion, rouler sur le sable offre toujours ce même plaisir indescriptible, cette sensation de liberté.



 L'eau est d'une clarté à toute épreuve.

 La côte offre toujours autant de paysages renversant.



 
Mais le temps est venu de traverser la Péninsule d'Eyre. Le hasard des cartes et de nos motivations va nous faire entrer dans le parc de Coffin bay, et quand on dit que le hasard fait bien les choses... Un parc 4x4, alternant piste rocheuse, sableuse et un environnement... A couper le souffle bien sur !




La verdure fait régulièrement place à un genre de brousse sèche.


Et comme je viens à manquer d'inspiration pour cet article, je vais lâchement faire oublier la stérilité de mon propos pas une exhibition de photos, qui de toutes façons exprime bien plus de choses que ce que je ne pourrais jamais en retranscrire avant de conclure pour aujourd'hui.Et pour m'assurer que vous irais jusqu'au bout de la trentaine de photos, j'ai bien sur mis en dernier celle des dauphins que nous aurons la chance d’apercevoir à quelques mètres au large d'une plage totalement délirante. 

Sur les plages les nombreux cormoran compte le nombre de 4x4 qui passe sans la moindre frayeur.


 




Aux large les îles ne manques pas pour parfaire le paysage.




 





Plutôt sympa le coup d’œil dans le rétro non ?









Une famille d'émeu au grand complet. 


Et comme promis, les voila !Nos premiers Dauphins, après trois mois d'attente !

 Et c'est sur cette dernière image que je vous quitte aujourd'hui, gardant sous le coude notre traversé de deux miles kilomètres jusqu’à Perth, passant par LA plus belle des plages que nous ayons traversé, et la découverte de la capital de l'Ouest.
Capital où nous avons posé nos valises le 6 Janvier pour découvrir une autre aventure - celle du travail - attendant l'arrivé le 28 février de la plus accroché des belles mère et de son homme, qui malgré mon honteux kidnapping de leur fille, traverseront les quelques quatorze milles kilomètres d'océan (avec lesquelles je pensais avoir réussi à les stopper) pour retrouver leur précieuse fille, et participer à notre aventure dans un 4x4 que nous allons leur préparer pour l'occasion.  Mais c'est (encore) une autre histoire...
A bientôt !
G&F, Le 12 janvier 2014. 
Morley, Perth.