Livre faisant partie de ma sélection Lectures à Moustaches.
L’histoire
J’en ai ras le bol des mecs. Vous me gonflez ! J’en ai plus qu’assez de vos sales coups ! C’est votre tour de souffrir ! Ma voix résonne dans tout le quartier. Et là, trempée, titubante, épuisée, je prends une décision sur laquelle je jure de ne jamais revenir : je ne vais plus rien leur passer. On remet les compteurs à zéro. On renverse la vapeur. Je vais faire payer ce fumier. Chaque joueur doit vous donner mille baffes. Je vais me venger de tout. Puisque aucun bonheur ne descendra d’un ciel illusoire, je suis prête à aller chercher le peu qui me revient jusqu’au fond des enfers.
La gentille Marie est morte, noyée de chagrin. À présent, c’est la méchante Marie qui est aux commandes. À partir de maintenant, je renvoie les ascenseurs et je rends la monnaie de toutes les pièces. Les chiens de ma chienne sont nés et il y en aura pour tout le monde. La vengeance est un plat qui se mange froid et je suis surgelée. La rage m’étouffe, la haine me consume.
Mon avis
L’an dernier, lors d’une séance de dédicaces chez Mollat, j’avais eu le plaisir de rencontrer Gilles Legardinier. J’avais discuté un peu avec lui et il évoquait déjà son « futur » roman. Alors, forcément, ça fait 1 an que je l’attendais ! Je suis allée l’acheter, toujours chez Mollat, au début du mois d’octobre, mais je me le réservais pour Novembre. C’est donc avec beaucoup d’empressement que je me suis jetée sur ce livre au début du mois !
Gilles Legardinier avait promis un roman un peu fou qui ne manquerait pas de nous faire rire sur fond de vengeance féminine. Le contrat est respecté !
« Ça peut pas rater » est donc un roman un peu fou-fou. La gentille Marie en a marre d’être gentille, elle vient de passer 10 ans de sa vie avec un mec qui l’a plaquée comme une vieille chaussette ! Alors c’en est trop, elle va changer, elle n’en peut plus ! Les hommes et elle c’est terminé ! Du moins, sur le plan sentimental, car la gentille Marie passe à la vengeance. Les hommes qui croiseront son chemin seront désormais en très mauvaise posture.
Enfin, ça c’est ce qu’elle croit.
Le début du roman nous entraine dans la folie de Marie telle qu’elle la vit après cette trahison. Ce besoin de vengeance, ce besoin de faire quelque chose, de se sentir utile, de détruire les hommes, de ne plus leur faire confiance. Et cela l’entraine dans des situations assez improbables qui ne m’ont pas laissée de marbre.
Mais très vite, et comme on dit, « le naturel revient au galop ». Marie redevient petit à petit la gentille Marie, mais attention, elle n’omet pour autant pas de se venger des hommes qui le méritent !
Mais elle découvre aussi des hommes qui méritent qu’on les aime, des hommes gentils qui sont là pour elle, qui ne veulent que son bonheur, qui la respectent : de ses collègues en passant par le concierge de l’immeuble où elle vit, Marie se retrouve confrontée à des hommes qu’elle n’avait jusque là pas l’habitude de côtoyer.
Et quand elle sent le vent tourner, quand l’envie de (re)construire une histoire avec quelqu’un se fait sentir, elle ne veut pas se tromper. Elle ouvre bien grand les yeux et a devant elle une grande liste d’hommes potentiels.
Sans oublier de s’occuper d’elle et de Paracétamol, son chat – qui est fait partie de sa vengeance – Marie va se révéler à elle-même mais également aux autres.
Ce roman m’a fait penser à « Demain, j’arrête ». Peut-être parce qu’il reprend les codes de la trentenaire célibataire, prête à faire beaucoup (trop) de choses pour enfin trouver l’amour (ou pour s’en venger). En effet, et contrairement à « Complètement cramé » et à « Et soudain tout change », l’émotion et la sensibilité sont des thèmes beaucoup moins présents dans la première partie du roman.
On pourrait être un peu déçu et/ou perdu ne pas retrouver dès les premières pages du livre le style de Legardinier qu’on apprécie tant, mais il faut toute cette partie de folie et de vengeance pour ensuite entrer dans l’émotion et la sensibilité qui font la réputation de Legardinier.
Legardinier revient donc pour notre plus grand plaisir avec « Ça peut pas rater ». Fidèle à son talent et sa plume, il nous régale de ses situations, de son style, de son émotion … J’ai pris le temps de lire le bouquin, d’en apprécier chaque ligne, chaque expression, mais j’ai fini par le dévorer. Une fin qu’on ne pouvait imaginer et espérer autrement et qui nous apporte une petite touche sentimentale bien agréable. Mais toujours avec l’humour de Legardinier.
Ma note :