Titre : De cape et de crocs, T5 : Jean sans lune
Scénariste : Alain Ayroles
Dessinateur : Jean-Luc Masbou
Parution : Septembre 2002
« Jean sans lune » est le cinquième opus de « De Cape et de Crocs ». Sa parution date d’une dizaine d’années maintenant chez les éditions Delcourt. Il appartient à la collection « Terres de Légende », se compose d’une grosse quarantaine de pages et a un prix proche de quatorze euros. Comme pour les autres tomes de la série, il est le fruit de la collaboration d’Alain Ayroles et de Jean-Luc Masbou. Le premier se charge du scénario et le second des dessins. La couverture possède une dimension féérique. On découvre messire Maupertuis en train de voler avec l’élue de son cœur au beau milieu d’une belle nuit étoilée éclairée par la lune. La surprise réside dans la présence également d’un navire dans cet endroit peu approprié pour lui. Mais je compte sur ma lecture pour apporter une explication à ses événements peu orthodoxes…
Pour ceux qui ont lu mes critiques sur les quatre premiers tomes, vous savez que je suis un grand fan de cette série. Je lui trouve toutes les qualités. Une des plus importantes est de voir que chaque épisode s’avère passionnant et que rien n’a été négligé malgré la parution régulière des différents albums. J’étais donc confiant en découvrant « Jean sans lune ». Ma curiosité était plutôt forte à l’idée de me plonger de ma lecture. En effet, l’acte précédent avait vu apparaitre de curieux habitants sur les îles Tangerines qui présentaient ainsi une version bien originale du trésor tant recherché par les protagonistes. Ce nouvel ouvrage devait donc finaliser de clarifier la situation et de nous remettre les idées en place quant à ces curieuses nouvelles rencontres.
Un tome de transition.
« Jean sans lune » s’avère être un tome de transition. Je tiens à préciser qu’il ne faut rien y voir de péjoratif. En effet, cet album clôt la quête des îles Tangerines et de leur secret. Parallèlement, il sert d’introduction vers un voyage d’une toute autre ampleur. C’est en ce sens qu’il joue le rôle de liant entre ces deux quêtes. Cela ne veut pas dire pour autant qu’il ne passe rien et que l’heure est au farniente sur le plan scénaristique. Ayroles est plein d’idées et fait en sorte que l’histoire ne souffre d’aucun temps mort. Néanmoins, on ne retrouve pas autant de pics d’intensité que dans les autres épisodes. Ce n’est pas bien grave. On a le sentiment de vivre le calme qui précède une tempête d’une grande ampleur.
Une des forces de cet album est de, malgré l’unité de lieu quasi permanente, parvenir à ne jamais tomber dans le creux ou l’ennui. La richesse des dialogues et la profondeur des personnages permettent cette performance narrative. On est curieux de suivre les réflexions de Bombastus, ce génial inventeur. De plus, l’auteur arrive faire exister les nombreux membres de ce remarquable casting. Il arrive même à tous les regrouper au moment où se clôt cet ouvrage. Ce choix confirme que « Jean sans lune » est la fin de la première étape de cette grande saga.
Les dessins de Masbou sont une nouvelle fois parfaitement adapté à l’esprit de la série. Que ce soit les scènes nocturnes ou le quotidien sur une île paradisiaque, le dessinateur arrive à donner vie à tous les décors. De plus, sa capacité à faire exister chaque protagoniste physiquement et par ses expressions est indispensable au plaisir généré par cette lecture. Les couleurs souvent pastelles agrémentent l’ensemble avec une subtilité agréable.
En conclusion, « Jean sans lune » confirme le talent qui se dégage de chacune des pages de « De Cape et de crocs ». La richesse du scénario et des dialogues sont particulièrement bien mis en forme par le trait de Masbou. Son absence d’intensité du fait de l’histoire ne pénalise absolument pas la qualité de la lecture. Il ne me reste donc plus qu’à me plonger au plus vite dans le prochain opus intitulé « Luna Incognita ». Il marque le début d’un voyage vers l’inconnu qui devrait être du condensé de bonheur pour chaque lecture. Mais cela est une autre histoire…
Note : 15/20