Le Japon teste son propre train magnétique, qui pourra atteindre 500km/h et l’entreprise publique américaine Amtrak veut développer un train atteignant 350km/h sur la côte ouest et est des Etats-Unis.
Le développement des transports est historiquement une constante en amélioration perpétuelle car, avec la concentration des richesses dans les villes et la croissance démographique, la nécessité d’avoir des transports performants est réelle. Le métro de Paris, inauguré à l’exposition universelle de 1900 (qui ne comportait qu’une seule ligne reliant la Porte de Vincennes à la Porte Maillot) était un projet vieux de 50 ans, qui devait être au départ un réseau ferroviaire destiné au transport de marchandises (idée héritée de la seconde révolution industrielle dont une des composantes est le développement des voies ferrées). Le métro sera ensuite développé pour relier les banlieues parisiennes (les 5 villes nouvelles des années 60-70 destinées à désengorger Paris) donnant lieu à des migrations pendulaires participant au développement économique de Paris et, donc, plus largement au rayonnement de la ville. L’optimisation de la mobilité est donc essentielle pour le développement d’une ville, d’autant plus dans une ère mondialisée et qui devient entièrement numérique. La préoccupation est aujourd’hui à la vitesse des transports, leur empreinte écologique, leur confort, et surtout l’optimisation des flux grâce à la gestion du Big Data.
L’optimisation des transports, clé de voûte pour le développement des villes
Les infrastructures dédiées aux transports ont toujours été très couteuses : l’Interstate Highway System (réseaux d’autoroutes inter-états américain développé à partir des années 50) est longtemps resté un des projets publics les plus couteux au monde (115 milliards de dollars). Le réseau ferroviaire américains est aussi vétuste. Pour pallier au problème des coûts de rénovations, la compagnie ferroviaire américaine Union Pacific a décider d’équiper son réseau de centaines de capteurs qui, une fois les données collectées, permettent de réduire les accidents, d’adapter vitesse des trains au réseau et donc plus largement la circulation.
Autre nouvelle ferroviaire de taille : la compagnie japonaise Central Japan Railway Company vient d’annoncer le projet, devant aboutir d’ici à 2027 d’un train lévitant (ou maglev) grâce à des aimants qui pourra atteindre 500km/h, et donc relier Tokyo et Nagoya en 40 minutes, réduisant ainsi les coûts et rendant le trajet sans aucun bruit pour les passagers. La mégalopole japonaise, qui s’étend sur 1200 km et qui concentre les activités économiques du Japon, va donc être « compressée » par l’arrivée de ce train, ouvrant de nouvelles possibilités pour les travailleurs, et multipliant donc les interactions économiques et sociales.
A l’ère du numérique, l’optimisation des transports est rendue possible grâce à la gestion des données de la ville et de l’explosion des devices donnant accès à des données en temps réel. La société de transports Uber (valorisée maintenant presque 30 milliards de dollars) exploitent parfaitement la gestion des données de géolocalisation de ses utilisateurs afin d’améliorer l’efficacité du réseau de conducteurs. Le service est donc en perpétuelle optimisation : demander un Uber à proximité nécessite généralement quelques minutes et le service offre un service très précis de localisation des véhicules à proximité. Uber apparait donc comme la vitrine des transports « faciles » dans une agglomération : une service millimétré et une expérience utilisateur très facile d’accès et centrée sur les usages des applications smartphone en explosion.
Les transports intelligents et l’amélioration de la vie des habitants
C’est donc finalement vers le concept de l’ « easy city » (où les tâches quotidiennes des citoyens sont simplifiées en rendues plus agréables) que tend l’amélioration des transports : les citoyens peuvent maintenant accéder aux informations sur leurs déplacements en temps réel, partager les ressources d’une ville (voiture, parking…) et de payer grâce à de simples applications smartphone. A titre d’exemple, la start-up Luxe Valet, qui vient de se lancer à San Francisco, met à dispositions des automobilistes des « valets » qui garent leur voitures, simplement grâce à la collecte de données en temps réel sur les parking ou autres espaces disponibles dans la ville.
En définitive, le développement des transports intelligents, avec de nouvelles technologies qui permettent une gestion des flux optimisée et des transports plus rapides, est sans aucun doute un catalyseur pour le développement économique de région ou de villes, et semble être une composante essentielle des smart cities. Au delà de l’amélioration des déplacements des citoyens, ces transports de nouvelle génération sont une nécessité pour les instances publiques et étatiques pour faire face aux enjeux du numérique et de la mondialisation pour construire la ville de demain. En effet, l’ONU prévoit un taux d’urbanisation de 50% d’ici à 2050, et 2 milliards de personnes sur la planète. L’enjeu réside dans la capacité des villes à repenser leur modèle de fonctionnement tout en conservant le tissu économique et social historiques, en créant la « mobilité intelligente ». Et si les défis de la smart city de demain sont nombreux : gouvernance numérique, gestion des ressources optimisée grâce à l’analyse de données, citoyenneté collaborative… , les premières vitrines du concept ont déjà émergé, comme Masdar City ou encore Songdo.