Le jour où les cyclistes n’auront plus à se soucier de manquer d’eau lors de longues excursions est à nos portes.
Si le projet s’adresse d’abord aux cyclistes, son concept pourrait être exploité dans bien d’autres contextes, notamment pour sauver des vies.
C’est du moins la promesse d’un concept produit par Kristof Retezár, étudiant autrichien en design industriel en lice pour l’obtention du James Dyson Award. Oui, il s’agit bel et bien d’un concours organisé par la fondation du gars des balayeuses.
Fontus est une bouteille d’eau à remplissage automatique qui se fixe à un vélo. Le dispositif recueille l’humidité contenue dans l’air ambiant, et extrait l’eau potable par condensation avant de l’emmagasiner dans le récipient en question.
Alimenté par des panneaux solaires, l’appareil peut récolter jusqu’à 500 mL d’eau en une heure lorsque les conditions climatiques sont optimales.
L’idée est certes géniale, mais loin d’être parfaite. Par exemple, un filtre rattaché au conduit d’air permet d’empêcher que des impuretés (poussière ou insectes) contaminent l’eau ou endommage le dispositif. Toutefois, puisque ce filtre n’élimine pas les polluants atmosphériques, il n’est pas recommandé d’utiliser le Fontus dans un environnement urbain.
Pour l’instant, prototype est capable de stocker une goutte d’eau par minute dans un environnement où le taux d’humidité est de 50% et la température d’au moins 20 °C.
Un potentiel pour les pays en développement
Si le projet s’adresse d’abord aux cyclistes, son concept pourrait être exploité dans bien d’autres contextes, notamment pour sauver des vies. Comme le soulève Retezár, plus de 2 milliards de personnes vivent dans des régions où il y a pénurie d’eau. Les Nations Unies estiment qu’en 2030, 47% de la population mondiale vivra dans des zones à risques.
«La pénurie d’eau est sans doute une des questions les plus sous-estimées dans le monde aujourd’hui. Toutes les mesures pour éviter cette crise à venir sont les bienvenues.»
Retezár ajoute que l’atmosphère terrestre contient environ 13 000 km3 d’eau douce essentiellement inexploitée. Il va sans dire que ce concept représente peut-être les balbutiements de la production d’appareils à prix modiques spécialisés dans l’extraction de molécules d’eau qui pourraient contribuer aux pays en voie de développement.
Un procédé qui ne date pas d’hier
Retezár étudie actuellement la possibilité de lancer une campagne de sociofinancement afin de concrétiser son projet à grande échelle.
Évidemment, la récolte d’eau par condensation est loin d’être un nouveau procédé. Tel que le souligne la page du concept, la méthode est pratiquée depuis 2 000 ans dans certaines cultures, principalement en Asie et en Amérique centrale.
Comme le rappelle le blogue IFL Science, la startup française Eole Water propose des éoliennes produisant de l’eau potable par condensation. De leur côté, des chercheurs péruviens ont conçu un large panneau pouvant extraire l’eau emmagasinée dans l’air en empruntant un procédé similaire.
Si le procédé en soi est loin d’être complexe, la production à grande échelle d’un appareil mobile et efficace demeure inexistante à ce jour. Le prix de chaque appareil Fontus pourrait tourner autour de 25 à 40$ US selon la taille de l’échelle de production. Retezár étudie actuellement la possibilité de lancer une campagne de sociofinancement afin de concrétiser son projet.