Et oui, si il y a des tops chaque année en bande dessinée, il y a aussi des flops et ne croyez pas que se soit plus facile de faire des Top FLOP que de récompenser les meilleures bande dessinée de l’année. En effet, la lutte est beaucoup plus acharnée pour faire partie des BD à oublier que des BD à avoir dans sa bibliothèque. L’édition, son monde impitoyable, ses éditeurs aux regards de taupes et ses diffuseurs aux goût de canard WC gel, ses libraires pauvres et malheureux, le tout animé par la presse spécialisée qui voit en chaque parisien un Mozart en devenir, nous a encore cette année donné beaucoup de fil à retordre !!
Pour ne plus faire durer le suspense, voici le top 5 des BD à oublier en 2014 (ne vous inquiétez pas la plupart vous seront revendues sous forme d’intégrale d’ici un ou deux ans…)
5ème : Agence Quanta 2 de Krings par Krings aux éditions Krings, euh pardon chez Vent d’Ouest. Si le premier épisode sorti en 2013 paraissait sympathique, on ne peut pas dire la même chose du second tome de cette série qui aura surtout fait du bruit par le caractère exubérant de son concepteur. Capable de dessiner une planche par jour, celui-ci n’a pas manqué de superlatif cette année pour parler de lui avec un résultat plus ou moins égal à son talent à savoir une pile de retour bien mérité en librairie. Courage tout de même à Vent d’Ouest qui aurait déjà signé quatre albums, ils ont probablement prévu d’organiser un grand feu de joie chez Emmaus avec les stocks d’invendus. Si cette BD n’est pas première c’est tout simplement parce que l’auteur ne mérite pas cet honneur…
4ème : Blake & Mortimer 23 de Sente par Juillard aux éditions Blake & Mortimer. Bon on ne va pas en parler longuement, c’est très mauvais et totalement chiant à lire, il est tout de même dur d’imaginer qu’il faille un an pour dessiner une bande dessinée pareille alors que les américains font des comics identique avec toutefois de vrais super héros en moins d’une semaine. Fin bon, on peut comprendre que les temps sont durs dans la bande dessinée, faire trainer les choses c’est un peu le seul talent qu’ont certains artistes parce que là… Mis à part quelques librairies spécialisées à Bruxelles qui vendraient des lunettes à des aveugles, on ne voit pas très bien comment elle pourra encore une fois justifier son échec.
3ème : L’aviatrice de Borgers par Di Sano et Walthery aux éditions Paquet. Une réelle déception que cet album de Natacha, que dis je de Nora Stalle qui aurait pu être tellement agréable à lire si il n’avait pas été une vaine tentative de Paquet de sortir un album de chez Dupuis… Le point fort de l’album est très certainement le scénario qui aurait pu faire un vrai Natacha, mais on se doute que celui-ci n’aura pas du plaire aux éditions de Marcinelle car peut être pas assez profond et sans beaucoup d’empathie pour les personnages. Je n’ai strictement rien à redire sur cet album qui aurait pu faire partie du top 10 des tops de l’année si l’héroïne principale avait été blonde et hôtesse de l’air…
2ème : Animal Lecteur de Salma par Libon aux éditions Dupuis. D’aveux de libraire, c’est le genre d’album qui se vend à 1 ou 2 exemplaires par sortie en fonction du nombre de membre de personnel de la librairie au moment de son apparition dans les bacs. Cette année, ils avaient trouvé l’astuce de la sortir en A4, il est vrai que pour 14,5 euros, il vaut mieux avoir des pages complète, c’est plus facile pour justifier le prix. Mais malgré cette initiative démocratique de la part de l’éditeur, les libraires se plaignent,… le format ne se prête pas vraiment à l’usage de sous plat qu’ils en avaient fait après la première lecture. Les voilà maintenant obligé de revendre leurs propres exemplaires dans les BD d’occasion… Malgré un bon dessin, d’avis de libraire, il y a un bon gag toutes les 100 pages, peut être pas assez que pour justifier d’un statut d’artiste dans le chef du scénariste mais bon, on aime bien Libon !
1er et hors concours : Chlorophylle de Zidrou par Godi aux éditions du Lombard. Cette année, il n’y a pas eu photo sur la pire bande dessinée de la saison, il faut dire qu’avec Zidrou dans le casting, les éditions du Lombard ont préféré ne pas prendre de risque. Le nom de la série était prémonitoire (du moins nous l’espérons) « Une aventure de Chlorophylle », en espérant qu’il n’y en ai pas deux parce qu’abattre autant d’arbre pour produire autant de déchets, ce n’est ni rentable pour l’éditeur, ni amusant pour les petits lérots qui vivent dans nos forêts, à moins de prendre bien entendu les lecteurs pour des glands. En tout cas c’est sur, cet album reçoit la palme de l’échec annoncé, le tuba de l’asphyxie neuronal et la Deutscher Orden du scénario. De toute manière, Zidrou s’en fout, avec le succès qu’il a, il peut proposer n’importe quelle merde aux éditeurs, ils lui mangeront dans la main.