Du 19 novembre au 19 avril 2015 le Musée Cognacq-Jay
fleurette avec la muse du créateur Christian Lacroix, lui donnant carte blanche … une blancheur remplie
de couleurs, mêlant des chefs-d'oeuvre du XVIIIe à des productions moins prestigieuses de ce même siècle et des
créations contemporaines !
Photographies : Tout est un peu mélangé et pris sur le vif ! Pas d'explications pour cette fois !!!
Généralement je n'apprécie pas du tout les mélanges du contemporain et de l'ancien … mais là je fais une exception.
Ceux qui aiment la création et la mode devraient apprécier.
Ceux qui chérissent le XVIIIe aussi, car si pour l'occasion le musée a évacué les meubles de la collection permanente, elle présente de nouvelles œuvres d'époque XVIIIe intéressantes. De plus Christian Lacroix est un entiché de ce siècle … et cela se ressent d'une manière joyeuse. Il s'est amusé. Il transmet à sa manière notre patrimoine commun. Certains trouveront cela kitsch, ce qui est indubitable. Mais le XVIIIe siècle qui ne se refuse rien l'est aussi. On dit autrefois : rococo.
Pénétrer dans cette exposition c'est un peu comme ouvrir un coffre au trésor. Tout semble mélangé :
de belles pierres précieuses avec de la verroterie. Mais on est content de l'avoir découvert … surtout qu'il y a
Les novices en XVIIIe siècle ne feront sans doute pas la différence entre les chefs-d'oeuvre d'époque
des Lumières présentés et les 'reconstitutions' ou 'inspirations' … mais leur goût sera formé imperceptiblement et durablement. Par contre il est à souhaiter que ce mélange ne dure que le temps
de l'exposition.
La collection des époux Cognacq-Jay est entièrement d'époque XVIIIe, ce qui en fait tout son charme. Y ajouter des clins d'oeil contemporains serait de mauvais goût. Dans le cadre d'une exposition temporaire sous la férule d'un créateur en accointance avec ce siècle pourquoi pas … mais sinon … ou bien dans un cadre parfaitement délimité.
« Le Musée Cognacq-Jay rassemble les œuvres du XVIIIe siècle acquises entre 1900 et 1927 par Ernest
Cognacq, fondateur des Grands magasins de la Samaritaine, et son épouse, Marie-Louise Jaÿ. À sa mort en 1928, Ernest Cognacq lègue ses collections à la Ville de Paris afin de perpétuer une
présentation de ses œuvres, évocatrices du siècle des Lumières, au public. Ouvert en 1929 sur
Ernest Cognacq
(1839-1928) et Marie-Louise Jaÿ (1838-1925) ont eu une carrière fulgurante les
faisant passer respectivement de commis de magasin et vendeuse, à fondateurs de La Samaritaine. Dans l'article Les petites mains de la mode française 3 : les calicots et les
arthurs
Aujourd'hui ce qui reste de La Samaritaine, un des premiers grands magasins parisiens, est dans un état lamentable. La partie entre les rues de Rivoli, du Pont Neuf et de la Monnaie a été complètement détruite, il y a de cela quelques années, ne conservant que la façade. La section entre la rue de Rivoli et la rue de Baillet a été rasée récemment. Celle donnant sur le Pont Neuf, inscrite à l’Inventaire supplémentaire des Monuments historiques, est laissée à l'abandon depuis 2005. On peut imaginer l'état dans lequel ce bâtiment se trouve, abandonné pendant près de 10 ans sans soins. LVMH à qui appartient ce site, qui est sensé être un groupe 'français' d'entreprises du luxe s’appuyant sur l'héritage hexagonal et en particulier parisien de la mode, veut détruire ce qui reste de La Samaritaine pour créer un bâtiment en verre très loin d'être original. Il est étonnant de constater comment sur le site internet du projet le mot 'destruction' est remplacé par celui de 'rénovation' !