Il n'est pas trop tard pour faire de la nutrition l'élément clé qui va changer l'avenir des nouvelles générations

Publié le 19 novembre 2014 par Cmasson

Vingt-deux ans après la première conférence, le monde a l’obligation de saisir cette occasion unique de prendre des engagements politiques forts et de faire de la nutrition une réalité pour nos enfants, aujourd’hui et demain. Les textes qui doivent être adoptés reconnaissent que la malnutrition est un problème systémique et soulignent la nécessité d’en traiter les causes sous-jacentes. Cependant, selon ACF, ils ne sont pas à la hauteur de ce que l’on aurait pu attendre d’une telle conférence.

Sur de nombreux points, les textes sont moins ambitieux que ceux approuvés en 1992 lors de la première conférence :

  • Ils ne reconnaissent pas l’incapacité de la communauté internationale à lutter contre la malnutrition. Il est bien trop évasif au sujet du rôle clé que les petits agriculteurs jouent dans la lutte contre la sous-nutrition. Ils ne condamnent pas les impacts négatifs des mécanismes de libre-échange et dérégulation du système alimentaire mondial, ainsi que l'impact de la surconsommation d'aliments industriels sur la santé.
  • Les textes ne s’inscrivent pas dans une approche fondée sur les droits humains. ACF pense qu’il n’est pas possible d’atteindre une plus grande justice en matière de nutrition si les droits des femmes et des enfants ainsi que le droit à l'alimentation ne sont pas fortement réaffirmés.

La préparation de la conférence ICN2 a été affaiblie par un manque de clarté, de transparence et de vision sur ses objectifs. Le rôle de la société civile dans le processus a été reconnu bien trop tardivement, ce qui a eu des conséquences sur le processus de négociation. Enfin, elle a souffert du manque d’intérêt et d’implication de nombreux gouvernements comme la France, dont le Ministre de l’agriculture Stéphane Le Foll ne sera pas présent. Sans obligations contraignantes ni mécanismes de suivi et d'évaluation efficaces, le risque que cette conférence n’aboutisse qu’à un ensemble de promesses vides est immense. D’après Natacha Tang, de la mission ACF de Madagascar qui fait partie de la délégation d’ACF présente à Rome, « Les enfants victimes de sous-nutrition à Madagascar comme ailleurs, ont besoin que les gouvernements prennent des décisions fortes et les mettent en œuvre, c’est l’occasion ou jamais de bâtir un monde sans faim, sans exclusion. »

La conférence a déjà réaffirmé le besoin de renforcer la coordination sur la nutrition au sein des Nations Unies (ONU) et le rôle clé de la gouvernance dans la lutte contre la malnutrition, ce sont des signes encourageants. ACF espère que cette semaine, les gouvernements iront plus loin et prendront des mesures adéquates à la hauteur des besoins des centaines de millions d'enfants souffrant de sous-nutrition.


Contact presse : Julia Belusa : 01 70 84 72 22/ jbelusa@actioncontrelafaim.org / @JuliaBelusa