Il est le premier proclamé, Constellation, du primoromancier Adrien Bosc, se voit décerner, ce 30 octobre écoulé, le grand prix du roman de l'Académie française . De roman, il n'est pourtant pas vraiment question puisque c'est un fait réel qui nourrit le récit, à savoir le crash du "Constellation", l'avion d'Air France qui emmène à New York, le boxeur Marcel Cerdan - l'amant de Piaf - et Ginette Neveu, la violoniste virtuose, le 27 octobre 1949.
Une nouvelle "faction" littéraire pour reprendre l'expression chère à Frédéric Beigbeider. La volonté, aussi, dans le chef des Académiciens, d'encourager une écriture fraîchement éclose". Il nous semble, du moins.
Finement documenté sur les spécificités techniques d'un palace volant conçu pour le milliardaire Oward Hughes et les causes réelles de sa chute fatale au large de l'archipel des Açores -une confusion de captation radiophonique et, partant, d'interprétation du bulletin météo aurait induit les pilotes en erreur, aliéné leur vigilance, précipités de plein et irrémédiable fouet sur la crête du mont Redondo - l'auteur trace méticuleusement portrait et agenda des principaux protagonistes, fustigeant la convergence d'événements qui eussent pu être évités.
"Un concours infini de causes détermine le plus improbable résultat. Quarante-huit personnes, autant d'agents d'incertitudes englobées dans une série de raisons innombrables, le destin est toujours une affaire de point de vue. "
Une perte dont Edith Piaf, jamais ne se consolera. Ajouté au sentiment de culpabilité d'avoir précipité la mort de son amant, lui enjoignant, de la rejoindre au plus tôt à New York: "(...) elle se sait fautive, elle l'a réclamé, lui a demandé de changer son billet, d'arriver par le vol du 27 octobre, elle pense lui avoir volé sa vie par pur caprice."
Un intérêt "académique" qui réside, à notre sens, principalement dans le développement documentaire du sujet
Apolline Elter
Constellation, Adrien Bosc, roman, Ed. Stock, août 2014, 196 pp