Festival d’Amiens 2014 : Journal de bord n°4

Publié le 19 novembre 2014 par Masemainecinema @WilliamCinephil

Mardi 18 novembre, la fatigue commence clairement à se faire sentir mais je me lève de bon matin afin d’assister à ma quatrième journée sur le Festival International du Film d’Amiens.

11h, je commence avec la première séance de « Pygmalion », nouveau dispositif mettant en avant le travail d’un jeune cinéaste, dans la salle Orson Welles à la Maison de la Culture. C’est Carlos Conceição qui inaugure ce nouveau rendez-vous du festival. Dans cette première heure, le jeune réalisateur portugais nous présenta son court-métrage « Boa noite Cinderella », réappropriation du conte de Cendrillon. L’oeuvre cinématographique fût présentée à la Semaine de la Critique lors du dernier Festival de Cannes. C’est un cinéma très lyrique et à la photographie très soignée que je découvre. Les idées visuelles et scénaristiques se font nombreuses sur les trente minutes du court-métrage. Après la projection, Carlos Conceição nous parle du projet, qui fût tourné en une poignée de jours mais qu’il travailla durant deux ans. L’idée de narrer ce conte, connu de tous, du point de vue du prince était une idée volage, mais qui prit de plus en plus d’ampleur dans son esprit. C’est une jeune cinéaste passionné que les spectateurs ont la chance de rencontrer. Rendez-vous demain, en début de soirée, pour la deuxième partie du programme …

14h, après une petite pause repas, je me dirige au cinéma St-Leu pour la projection de « Wanda » de Barbara Loden, présenté dans la sélection « L’œuvre unique ». Michel Ciment, directeur de la publication de la revue spécialisée Positif, vient nous présenter la séance. Il nous apprend que Barbara Loden était la femme du réalisateur Elia Kazan, et qu’elle écrivit le scénario elle-même. Il ajoute qu’Elia Kazan respectait énormément le projet de sa femme et qu’il n’a jamais interféré sur celui-ci. « Wanda » se trouve être un long-métrage, très brouillon tant dans la forme que dans le fond. L’ennui arrive bien trop vite … Une séance très vite oubliable, donc.

16h30, je continu dans la salle du cinéma St-Leu avec le documentaire « François Truffaut, l’insoumis » de Alexandre Moix, projeté lors d’une séance spéciale. En effet, le long-métrage était diffusé il y a quelques jours sur la chaîne télévisée Arte. Si les témoignages n’apprennent rien de réellement intéressant sur le cinéaste, les images d’archives se révèlent passionnantes. Il n’y a rien de plus intéressant qu’un réalisateur qui parle lui même de ces relations avec les acteurs, ses expériences de tournages, d’écriture, … Cinquante-deux minutes avec l’une des grandes figures de la Nouvelle Vague. Je ressors de la salle avec l’envie de découvrir « La peau douce », dont un extrait de dix secondes dans le documentaire a suffit à attirer mon attention.

20h, je termine cette journée avec le symbole de cette édition 2014 : « King Kong » de Ernest B. Schoedsack et Merian C. Cooper, projeté dans la rétrospective dédiée à ce dernier au petit théâtre de la Maison de la Culture. Je m’installe à temps, juste avant qu’une masse de festivaliers entrent dans la salle et la remplissent jusqu’à son comble. On découvre alors un cinéma d’un autre temps où nul fond vert et autre effet spécial sont de rigueur. Ici, la beauté des effets spéciaux manuels, à l’aide de stop-motion et autres mannequins, se révèle comme un charme hypnotisant. De plus, une bonne énergie traverse la salle, mettant très vite une bonne ambiance entre les spectateurs, l’écran de cinéma et le roi Kong.

Alors que je commençais la journée avec l’avenir du cinéma, celle-ci se termine sur un monument des premiers temps cinématographiques. Quand passé, présent et futur se rejoignent.