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Critique Ciné : Paradise Lost, Pablo Escobar

Publié le 18 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

Paradise Lost // De Andrea di Stefano. Avec Benicio del Toro et Josh Hutcherson.


Si l’on nous parle de Pablo Escobar dans Paradise Lost ce n’est qu’un prétexte pour nous raconter une histoire d’amour, celle de Nick, canadien, et de Maria, nièce de Pablo. En entremêlant la fiction au réel, Paradise Lost tente donc de se démarquer des biopics et films fictionnels sur des personnalités connues. De plus, il tente de nous plonger au coeur d’une partie de la vie de cet homme sans pour autant chercher à trop nous en dire. Mais si l’on peut regretter de ne pas voir plus souvent Benicio del Toro, brillant à souhait sous les traits de ce narco-trafiquant et politicien colombien, sa prestation est si hypnotique qu’il habille tout le film du début à la fin. Le film prend donc le son de nous raconter sa romance entre Nick et Maria de façon légère sans chercher à trop se prendre la tête avec les détails. Je pense que le but de ce film était avant tout de nous raconter une belle histoire d’amour maudite à cause d’un paradis perdu, ce paradis imaginé par Nick grâce à la vision de son frère et par Maria au travers des yeux de son oncle qu’elle voit, comme les habitants de la Colombie, comme un héros national. Une scène est d’ailleurs très explicative lorsque Maria parle du trafic de feuille de coca de son oncle comme s’il cultivait du maïs.

Nick pense avoir trouvé son paradis en rejoignant son frère en Colombie. Un lagon turquoise, une plage d’ivoire et des vagues parfaites ; un rêve pour ce jeune surfeur canadien. Il y rencontre Maria, une magnifique Colombienne. Ils tombent follement amoureux. Tout semble parfait… jusqu’à ce que Maria le présente à son oncle : un certain Pablo Escobar.

C’est tout de même une belle petite histoire qui mérite le coup d’oeil ne serait-ce que pour Benicio del Toro en baron de la drogue au regard malicieux cachant énormément de choses. Au départ on voit un homme qui veut sauver son pays et qui aime tout le monde. Puis, petit à petit, on va voir la part d’ombre du personnage et découvrir que finalement il n’est peut-être pas si bon que ça ce sauveur de la Colombie. C’est un homme que l’on présente petit à petit comme fascinant avec sa part d’ombre (la fascination pour l’or, etc.). Je ne sais pas à quel point Paradise Lost tente d’être fidèle à l’histoire de Pablo Escobar mais globalement on ne peut pas nier qu’il y a quelque chose d’hypnotique chez cette personnalité. C’est pour ça que je trouve étrange que personne n’ait tenté de faire un film sur Pablo Escobar auparavant. Il y a tellement de choses à dire sur cet homme qui ne pensait qu’à lui et à sa famille, tout le reste n’était pas si important que ça à ses yeux. La façon dont tout s’enchaîne dans Paradise Lost est terriblement jouissif. En effet, on retrouve tout ce qui fait le succès d’un bon biopic (sans pour autant que cela n’en soit un). Je pense par exemple au découpage du film qui faire ses aller-retour entre passé et présent de façon assez efficace et originale.

Par ailleurs, Andrea di Stefano met tout cela en scène avec un certain sens de la mise en scène. Outre la caméra embarquée bien choisie, ces gros plans intelligents, c’est sa façon de mettre en valeur la Colombie qui n’a beaucoup plu. Paradise Lost est donc un film fort avec un Benicio del Toro magnétique. Son charisme opère dès que l’on voit le personnage à l’écran pour la première fois. Et la première fois qu’on le voit à l’écran, ce n’est pas au tout début de l’histoire mais dans une sorte de flashforward qui va venir lancer toute l’histoire de Paradise Lost. On peut également saluer la prestation de Josh Hutcherson (Hunger Games) qui, sans être meilleure que les autres, reste une prestation forte. C’est un acteur qui montre qu’il cherche peut-être à s’émanciper de la franchise qui le voit grandir. Et cela peut se comprendre. Ainsi, Paradise Lost est donc une belle surprise même si cela ne veut pas pour autant dire que c’est un film aussi remarquable qu’audacieux. Car il y a de bonnes idées mais toutes ne sont pas forcément bien exploitées et la romance prend souvent le pas sur ce que l’on aurait peut-être pu apprécier voir bien plus : Pablo Escobar.

Note : 6/10. En bref, un semi biopic teinté de beaucoup de fiction. Plutôt réussi.


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