Après Saint-Emilion, Pomerol, pour une ultime visite de domaine lors de cette virée en rive droite. On reste sur le plateau argilo-calcaire, direction Vieux Château Certan. Un petit malentendu lors de la prise de rendez-vous aurait pu nous priver de l'accueil d'Alexandre Thienpont, mais tout s'est finalement arrangé, et ce dernier eut en plus à coeur de se faire pardonner ce petit embrouillamini.
Dans la famille Thienpont depuis près d'un siècle, Vieux Château Certan trace sa route sereinement parmi les Grands Crus les plus prestigieux, jouant sur la sincérité et l'authenticité. Pour Alexandre Thienpont, le vin dans la bouteille reflète évidemment son terroir, mais un peu aussi, inconsciemment, de la personnalité de son géniteur. Et de nous citer untel, vigneron à la carrure de rugbyman, qui produit des vins carrés et massifs, à son image. Sans me tromper, je peux donc affirmer que ça plane pour Vieux Château Certan et qu'il s'agit de l'un des vins de Pomerol les plus aériens qui soit.
Grande première depuis que nous visitons régulièrement des domaines bordelais huppés, Alexandre Thienpont s'empare d'une pipette et nous allons déguster le 2007 à même la barrique, l'assemblage final étant déterminé dès le départ. 70% merlot, 30% cabernet franc. Un vin au fruité frais et naturel, à la trame soyeuse, déjà gourmande, et qui se laisse boire déjà avec délice.
Et puis, toujours dans le chai à barriques, nous aurons la chance d'apprécier le 2006, suave, frais et précis, d'une grande netteté en bouche, le 2005, issu d'une année merlot, au fruité très pur, alliant finesse, fraicheur et élégance, malgré la richesse du millésime, et enfin le 2004, à la gloire du cabernet franc, droit, classique, encore un peu serré mais d'une grande beauté formelle.
Quatre millésimes particulièrement réussis et maitrisés ici, le fruit d'un travail méticuleux axé sur la précision et la fraicheur.
Olif