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Mon top 10 sculptures antiques dans les musées: N°6: Le scribe accroupi (Louvre, Paris)

Publié le 18 novembre 2014 par Romain Delannoy

L'Egypte, c'est le temps des premières écritures mais aussi d'un art raffiné qui nous est arrivé plus coloré que la statuaire grecque, surement à cause du sable qui la conserve mieux et ceci malgré 2 000 ans d'écart avec la civilisation de Zeus. Ici, le scribe accroupi dans une formation calcaire présente ces deux traits de la civilisation égyptienne: l'importance de l'écriture pétrifiée dans l'art.

Mon top 10 sculptures antiques dans les musées: N°6: Le scribe accroupi (Louvre, Paris)

Le portrait avant l'âge

Pourquoi dans le top 10? L'Antiquité en couleurs

C'est donc ici une statue toute en expressivité qu'il nous est donné de voir: un scribe, personnage des plus importants dans l'Egypte des pharaons. Toute une série de détails rendent cette statue frontale très réaliste. Le vissage est osseux tandis que le corps est plus gras dévoilant des bourlets au niveau du ventre et des hanches. On comprend que cet homme a atteint l'âge mur et qu'il est d'une famille assez aisée étant donnée son obésité. En effet, les scribes ne remplissaient pas les catégories les plus pauvres mais étaient considérés comme des hauts dignitaires. Savoir écrire n'était pas donné à tout le monde. Si on va plus loin, on peut apercevoir avec quelle minutie les ongles sont enchassés, les plis de peau sur les doigts, les oreilles bien dessinées ou encore les clavicules bien ressorties. Comme vous l'aurez remarqué, le scribe ne nous quitte pas des yeux, des yeux qui semblent presque mobiles confectionnés avec du cristal de roche poli à l'avant et évidé au niveau de la pupille. Le travail sur le regard est juste remarquable. Les trois couleurs réhaussent l'expressivité et le réalisme: l'ocre pour la peau, le noir pour les cheveux et le blanc pour le pagne. Le scribe est représenté au travail avec sa feuille de papyrus déroulée mais son roseau a disparu on ne sait où.

Le scribe est ici assis en tailleur car il était rare d'écrire debout comme on pourrait le penser si on regarde certains documents. C'est donc assis qu'ils écrivent les hiéroglyphes de droite à gauche. Au fur et à mesure que l'on écrit, on enroule sa feuille à droite et on laisse le côté gauche vierge pour pouvoir poursuivre. Ce n'est pas la seule statue de scribe qui existe d'ailleurs, le musée du Louvre en comptant deux autres tandis que le musée du Caire a aussi la sienne. Ces statues sont témoins de l'art du portrait égyptien, déjà très en avance sur son temps. Notre scribe fut retrouvé dans la nécropole de Saqqara, ancienne capitale de l'Egypte durant l'Ancien Empire, période où l'art est en plein essor. C'est le temps des pyramides dont la plus connue, celle de Khéops. Malgré tout, on ne connaît toujours pas l'identité de cette personne car il n'existe aucune inscription hiéroglyphique. L'Egypte avait déjà le souci de la perfection et du mystère, bien avant les Grecs.


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