Sa sortie en catimini à la fin du mois de mai n'a rien d'un hasard : gros bide aux USA, Rise est de plus un film particulièrement difficile à vendre. Le deuxième film de Sebastian Gutierrez (Judas kiss) est une sorte de mixture audacieuse mais indigeste, navigant entre le films de vampires (du Vampires de Carpenter à Underworld) et le vigilante movie à tendance rigolarde (dans un style pas si éloigné de celui de Payback). La première demi-heure met l'eau à la bouche : on nous promet une vengeance aux petits oignons, avec des crocs qui font mal, des petites tortures bien vicieuses et des vampirettes de choc (la très hot Lucy Liu en tête). Rise commence comme un film de genre(s) assumé et un peu vicelard, et c'est assez agréable.
Malheureusement, la suite oublie tout second degré, toute distance, pour mieux (?) se consacrer à son histoire sérieuse comme la pierre. Vengeance il y aura, violence également ; mais Rise perd progressivement son intérêt à mesure que le personnage de Michael 'Vic McKey' Chiklis (dans la peau, devinez quoi, d'un flic prêt à franchir la ligne jaune) prend de l'ampleur. Son duel avec Lucy Liu ne prend jamais vraiment, et les multiples sous-intrigues et personnages de second plan renforcent une désagréable impression d'éparpillement.
Malgré une mise en scène plutôt bien chiadée et un vrai désir (du moins au début) de dépoussiérer le mythe du vampire, Gutierrez livre finalement un pur produit de consommation, aussitôt vu aussitôt oublié, qui confirme que l'on avait sans doute tort d'en faire un futur entertainer de grande qualité. Reste une Lucy Liu assez épatante, mais qui devra encore patienter avant de trouver un rôle à sa mesure dans un vrai bon film.
5/10