Ma dernière – et unique – expérience de Beigbeder remontait à mes 20 ans avec le désormais célèbre 99 Francs qui m’avait à l’époque laissée de marbre… Chat échaudé craint l’eau froide comme dit l’adage, je n’avais encore jamais éprouvé la curiosité de retenter l’expérience. Puis Marlène m’a offert un pur instant de bonheur littéraire… Marlène m’a offert Oona et Salinger. La magie de Beigbeder a opéré et m’a transportée dans une Amérique des années 1940 où les starlettes côtoient les stars du cinéma muet, où nos artistes d’aujourd’hui ignorent encore la gloire, où la jeunesse dorée de New York part combattre dans les tranchées.
« Quand deux langues se touchent, parfois il ne se passe rien. Mais parfois il se passe quelque chose… » Quand Jerry Salinger rencontre Oona O’Neill, c’est un feu d’artifice silencieux qui raisonne dans sa tête. Mais en cette période d’avant guerre, mieux vaut ne pas tomber amoureux. Alors que Salinger débute une timide carrière d’écrivain, Oona a déjà l’étoffe d’une future star Hollywoodienne. Malgré leurs différences, Oona et Salinger connaissent ensemble les émois des premières amours, celles qui marquent le coeur pour le reste de l’existence, celles qu’un battement de cils suffit parfois à dissoudre. Et c’est cette amourette d’adolescents qui guida la plume désinvolte et bienveillante de Beigbeder. Ce roman, mélange de vrais témoignages et d’instants fantasmés, à mi-chemin entre l’oeuvre biographique et le conte amoureux, nous embarque dans l’univers fantasque de celle qui deviendra le grand amour de Charlie Chaplin, et dans l’âme tourmentée de celui qui fut le père de L’attrape coeur.
En bref, un instant lecture coup de coeur qui m’a laissé un goût de vintage et de bohème, un instant lecture qui m’a réconciliée avec Frédéric Beigbeder.