L'endroit est magnifique. Une île. Comment imaginer meilleur endroit qu'une île perdue dans un bois pour écouter, lors d'un concert privé, Damien Rice?
Impossible. Pourtant, la beauté du lieu n'a pas suffi à faire de ce concert un moment inoubliable.
Très franchement, avant que ça ne commence, je redoutais tout de même un peu le moment : L'artiste n'est pas un habitué de l'exercice et compte-tenu du spectacle magnifique dont il avait gratifié son public parisien la veille, je redoutais un peu que le concert du soir paraisse bien fade à côté de sa prestation précédente.
De fait, on ne peut pas dire que le showcase était du niveau du concert de la veille. D'un point de vue purement technique rien à redire. Il joue avec ses pédales de temps en temps, est sur scène seul, à la guitare, ce qui ne change pas du concert donné aux Folies Bergère la veille mais c'est du côté de la relation au public que le choc est saisissant.
Alors qu'on avait pu découvrir un artiste bavard et joyeux la veille, plaisantant à tout va sur sa carrière, la vie d'artiste en général et s'amusant à livrer une version romancée des aventures qui l'ont occupé ces huit dernières années, c'est un Damien Rice mutique qu'on a vu s'installer sur la scène du chalet des îles.
Il faut dire que le public n'était pas des plus attentifs et que sa musique, jouée dans ces conditions (peu amplifiée, avec un seul instrument en guise d'accompagnement) méritait sans doute une meilleure qualité d'attention.
Le brouhaha ambiant, causé essentiellement par le public situé en fond de salle et celui, resté à l'extérieur, qui tentait d'apercevoir le live derrière la paroi translucide qui délimitait l'endroit, était franchement gênant. Damien Rice lui même paraissait parfois gêné, agacé même et il ne faut sans doute pas chercher ailleurs l'explication à son passage express sur scène, qui s'est achevé sans un mot pour l'auditoire, à l'extrême opposé de ce qu'on avait pu découvrir la veille.
Une demie-heure de concert a donc été donnée ce soir là, pendant laquelle on a pu écouter Elephant, The professor et la fille danse, I don't want to change you, I remember, The box et the greatest bastard.
C'était beau comme toujours mais il était impossible, pour ceux qui avaient eu la chance de le voir la veille (et j'en ai croisé quelques uns... Les fans, les vrais de vrais!) de comparer et de se sentir floués; et un peu ennuyés pour l'artiste aussi, qui aurait pu donner la pleine mesure de son talent (qui passe aussi, j'insiste, par la merveilleuse gestion des intermèdes dont il a le secret) dans de meilleures conditions.
Il en va ainsi des showcase(s) parisiens qui ont le malheur d'attirer ceux qui veulent écouter l'artiste invité autant que ceux qui ont simplement envie de se géolocaliser dans le bel endroit où se tient un évènement un peu pointu (soupir). Tant pis.
Voici un petit album de la soirée avec quelques photos pour livrer un peu de l'ambiance du soir. Et un lien vers le billet sur le concert donné la veille de celui-ci, aux Folies Bergère. Une des plus belles soirées de l'année. Assurément.
(Attention si tu lances cette vidéo : Perso, à partir de 3:22 je ne réponds plus de rien)