L'architecture anglo-indienne est un mouvement initié à la fin du XIXe siècle par les architectes britanniques dans les Indes britanniques. Il associe des éléments de l'architecture indo-islamique à l'architecture néogothique de l'Époque victorienne.
L'Inde a toujours été un creuset où fusionnent des civilisations et des architectures. C'est ainsi que l'architecture moghole créée par l'empereur moghol Akbar était une fusion entre le style perse importé et le style hindou local. Ce style moghol a été développé aussi par son petit fils Shah Jahan et a donné lieu à des chefs-d'oeuvre architecturaux : la tombe de Humayun, le Taj Mahal, le fort d'Agra, le fort de Lahore, la ville de Fatehpur-Sikri, la tombe d'Akbar.
Chhatrapati Shivaji Terminus
Au XIXe siècle la Grande-Bretagne règne sur l'Inde, et l'empereur moghol est très affaibli. Après la révolte des Cipayes qui coûte la vie à de nombreux civils anglais, la Grande-Bretagne exerce une forte répression, exile le dernier empereur Bahadur Shah II qui s'était allié aux mutins. Les britannique détruisent quelques batiments moghols et en convertissent certains à leur usage : dans le fort d'Agra, le Diwan-i-Khas (salle des audiences privées) est transformé en mess des officiers et le Diwan-e-Am (salle des audiences publiques) en arsenal.
Pour marquer son influence sur les Indes, la Grande-Bretagne veut créer un nouveau style qui soit une fusion entre le style moghol local et le style néo-gothique victorien, en même temps qu'elle développe le pays en construisant chemins de fer, gares, collèges et tribunaux.
Ce nouveau style architectural s'exporte aussi en Malaisie avec par exemple la nouvelle mairie de Kuala Lumpur achevée en 1897 ainsi que de grandes mosquées.
Il s'applique même pour certaines construction en métropole, telles que le Pavillon Royal de Brighton. Par la suite, celui-ci faillit par deux fois être démoli pour son style considéré comme "carnavalesque", mais finalement conservé !
Taj Mahal Palace Hotel
Ce style se caractérise par des batiments de dimensions impressionnantes grace à des progrès techniques mis en oeuvre par les britanniques : utilisation du fer, de l'acier et du béton. Ces constructions sont ensuite le support de détails et décorations relevant des styles locaux favorisés par la mode de l'orientalisme ou de l'exotisme. Telles que par exemple :
- bulbe en forme d'oignon
- arches lobées
- toits avec voûtes
- tours ou minarets
- moucharabiehs
Ce style est proche du style néo-mauresque. Il s'en distingue par les apports indiens tels que les chhatris (pavillons carrés).
D'après Wikipédia