Extrait de la vidéo de l'Etat islamique dans laquelle l'organisation revendique la décapitation d'un otage américain et de dix-huit soldats
syriens I ©Youtube.com
Le Daesh, qui a déjà revendiqué depuis août dernier l’exécution de quatre otages occidentaux, a diffusé une vidéo montrant un homme masqué, debout à côté d’une tête tranchée, affirmant avoir décapité Peter Kassig. La vidéo a été authentifiée par le président Barack Obama. "C’est Peter Edward Kassig, un citoyen américain de votre pays (...)", affirme l’homme masqué à l’accent britannique, en liant cette exécution à l’envoi de conseillers américains pour aider les troupes irakiennes dans leur guerre contre l’EI. Il n’était pas possible de dire dans l’immédiat s’il s’agit de "Jihad John", assassin présumé des journalistes américains James Foley et Steven Sotloff. Dans la même vidéo d’une quinzaine de minutes, des combattants de Daesh décapitent un à un, une quinzaine d’hommes présentés comme des soldats du régime syrien de Bachar al-Assad.
Agé de 26 ans, Peter Kassig, un ancien soldat en Irak, s’était converti à l’islam et avait fondé en 2012 une organisation humanitaire, "Special Emergency Response and Assistance" (Sera) après avoir quitté l’armée américaine. Il était apparu dans une vidéo le 3 octobre montrant la décapitation d’un autre otage de l’EI, le Britannique Alan Henning, dans laquelle les jihadistes menaçaient de le tuer à son tour, en représailles aux frappes aériennes menées par les Etats-Unis. Peter Kassig est le troisième otage américain dont la décapitation est revendiquée par l’EI, après James Foley et Steven Sotloff. Deux autres Britanniques, Alan Henning, un volontaire humanitaire, et David Haines, travailleur humanitaire, ont subi le même sort. Tous ont été enlevés en Syrie, pays en guerre depuis plus de trois ans. Accusé par l’ONU de crimes contre l’Humanité, Daesh est responsable de terribles exactions dans les vastes régions conquises en Syrie et en Irak, notamment des exécutions, rapts, viols et du nettoyage ethnique."L’état islamique est entrain de construire son histoire, sa saga. C’est sa volonté de montrer qu’il est un état hégémonique, sur l’ensemble de la cause jihadiste à travers le monde" explique Gilles Kepel, politologue et spécialiste de l'islam et du monde arabe contemporain. "Ce genre de faits est destiné à répendre la terreur, nous n’avions pas vu de scène aussi insoutenable et atroce, que l’égorgement en direct des pilotes syriens. On voit là cette volonté de s’emparer du pouvoir et des représentations."FG