Critiques Séries : American Horror Story : Freak Show. Saison 4. Episode 6.

Publié le 16 novembre 2014 par Delromainzika @cabreakingnews

American Horror Story : Freak Show // Saison 4. Episode 6. Bullseye.


Une fois de plus, American Horror Story m'a bluffé. Je sais bien que cela fait 4 ans que la série use et abuse des mêmes subterfuges et pourtant, cette année j'ai l'impression que la série fait réellement des choses différentes et de façon brillante. Car il y a un vrai quelque chose dans l'écriture qui rend les personnages intelligents, sincères et beaux. C'est un épisode qui reprend à merveille ce que l'épisode précédent avait pu faire autour du désir. Ici ce n'est pas le désir le sujet même de l'épisode mais quelque chose d'assez différent dans le sens où l'on sent que les scénaristes cherchent justement à mettre en boîte la substantifique moelle de la saison, ce qui fait que ce "Freak Show" est aussi intéressant. Les épisodes sont donc brillants, bourrés d'énergie, vivants et puis il y a une petite touche de fantaisie qui vient s'ajouter et qui rend le tout si attachant. Car je suis attaché aux personnages, même les plus horribles. Je pense bien évidemment à Dandy dans un premier temps. Ce dernier est un psychopathe prêt à tout. Cette semaine il va pourtant devenir un chou à la crème comme jamais. J'ai adoré ses petites scènes avec les siamoises.

C'était une façon comme une autre de démontrer que Dot est la seule fille lucide des siamoises et qu'elle ne veut pas se laisser amadouer par le loup qui se cache dans la bergerie. Mais c'est un peu comme avec les cupcakes finalement, il y a un vrai sentiment de naïveté qui rend le spectacle assez scintillant. Car si Dot reste très terre à terre, sa soeur est totalement différente. Son rapport au monde est bien plus touchant, plus intéressant tout simplement. Il y a un vrai rapport au fantasme de se séparer. Dot ne rêve que d'une chose : pouvoir se détacher de sa soeur et de ses rêves qu'elle ne partage pas. C'est là que le parallèle est fait avec une histoire de siamoises qui ont été séparées à la naissance lors d'une opération à hauts risques. Seule l'une des deux a survécu. Si Dot et sa soeur ne vont pas vouloir se séparer, ce n'est pas bien grave, mais le fait que l'on évoque l'idée et la possibilité créé forcément un sentiment de tension permanente. Le journal de Dot est de ce fait le vrai intérêt alors que Bette à côté est intéressante pour sa naïveté, tout simplement. Bette n'a jamais été très intelligente et il faut pour cela qu'elle se repose sur sa soeur.

Pour ce qui est d'Elsa, une fois de plus Ryan Murphy veut donner à Jessica Lange un rôle à la hauteur de son talent. Si elle doit soumettre un épisode pour être nominée aux prochains Emmy Awards c'est probablement celui-ci (pour le moment). Il y a quelque chose de brillant dans cette relation qu'elle entretien avec notre homme grenouille. La séquence de la roue du tourne est certainement l'un des moments les plus surprenant de l'épisode qui met une fois de plus en exergue les problèmes des personnages. Elsa est peut-être bien celle qui ose prendre la parole quand les autres font leur petite cuisine chacun dans leur coin. Elsa a aussi une véritable emprise sur le monde du Freak Show. Et même si j'ai adoré tout ça, je dois avouer que je ne sais même pas ce que j'ai préféré dans cet épisode. Il n'y avait que de très bonnes et belles choses, mises en scène avec une telle simplicité et une telle originalité. L'épisode est aussi une vraie éponge dramatique où tout est potentiellement touchant. C'est forcément dramatique et ironique à la fois mais c'est ce que j'aime dans cette série.

American Horror Story est une série brillante quand elle le veut bien. La saison dernière était catastrophique et quand on voit les efforts concédés cette année, on ne peut que féliciter Ryan Murphy. Le moins que l'on puisse dire c'est que le résultat est au rendez-vous et que je ne pouvais pas demander mieux de la part de Jessica Lange dans un premier temps (car après tout c'est elle la grande showgirl de la série) et des autres personnages qui gravitent autour d'elle. La séquence finale me laisse curieux d'en découvrir plus, de même que tout ce qu'il y a autour de personnages comme celui de Grace Gummer qui revient sur le devant de la scène.

Note : 10/10. En bref, que dire de plus si ce n'est que j'ai adoré.