Rival Sons – Trix, Antwerpen ( Borgerhout) , le14 novembre2014

Publié le 14 novembre 2014 par Concerts-Review

Mitch « ZoSo » Duterck

Rival SonsTrix, Antwerp – 2011.11.14

Setlist : (Total Time 1h37)
00. Intro : The Good The Bad & The Ugly
01. Tell Me Something.
02. You Want To.
03. Pressure And Time.
04. Burn Down Los Angeles.
05. Electric Man.
06. Good Luck.
07. Secret.
08. Play The Fool.
09. Where I’ve Been.
10. Rich And The Poor.
11. Torture.
12. All Over The Road.
13. Gets What’s Coming.
14. Open My Eyes.
15. Face Of Light.
16. Keep On Swinging.

Et c’est reparti pour un tour! Mon tryptique à moi, ce n’est pas le « Jardin des Délices » de Jérôme Bosh, c’est Rival Sons à Paris, Antwerpen (Anvers, et contre tous, pour les francophones) et Luxembourg. Le deuxième volet « Sold out » de la tournée qui s’annonce d’ores et déjà triomphale s’ouvre de grand matin. J’ai rendez-vous à 15h00 avec les Sons pour une interview et pas question d’être en retard donc je prends mes dispositions ainsi que les trains requis et enfin le tram depuis la gare d’Anvers Central jusqu’à quelques coudées du Trix. C’est vite raconté mais en réalité ça prend tout de même une demi-journée depuis mon lieu de résidence.
J’entre dans la salle à l’étage pour assister au montage du matériel, c’est toujours instructif de voir l’envers du décor. La capacité de l’endroit est de 432 personnes comme l’indique fièrement une plaque métallique vissée au-dessus de la porte d’entrée qui sert aussi de porte de sortie. Et puis voilà qu’arrive en courant, collants noirs, baskets et survêtement jaune fluo, un Michael Miley tout dégoulinant qui rentre de son jogging. On se congratule du bout de nos poings fermés qui se cognent à la manière des jeunes. Mike me dit « je vais voir si c’est ok pour l’interview, ne bouge pas ». Ce n’était d’ailleurs pas mon intention ». Sur l’entrefait, c’est Jay qui vient me faire un petit coucou et on discute d’un bouquin que nous avons lu sur l’histoire des Lakotas, un intérêt très marqué que nous partageons.
Ca y est, direction backstage, à peine installé avec mon petit matériel que voilà Dave dont je vais faire la connaissance et mon ami Scott.
Interview cool, détendue, sympa, comme toujours et je libère mes deux hôtes qui doivent aller faire le soundcheck auquel je vais avoir la chance d’être seul à assister en dehors de l’équipe technique. Le groupe semble vouloir apporter une attention particulière à « Play The Fool »… serait-ce une indication pour ce soir? En tout cas c’est très intéressant de voir répéter un groupe, on voit comment les choses s’articulent et se mettent en place.
Aux environs de 18h30, une préposée à la sécurité vient me demander de bien vouloir patienter à l’extérieur que les portes soient officiellement ouvertes. Je ne vois pas ce que ça peut changer que je sois dedans ou dehors puisque de toutes
façons je suis seul. Mais la demoiselle semble avoir autant d’humour qu’un boucher turc et la prudence m’invite donc à m’en remettre à sa demande sans protester et avec un grand sourire auquel la zélée fonctionnaire n’est pas sensible du tout. C’est bizarre cette tendance qu’ont les gens qui portent un uniforme floqué « Veiligheid » (en flamand et brodé sur la veste), c’est bizarre disais-je comment en y ajoutant une paire de rangers et des gants en cuir noir ces gens-là se transforment en une espèce de corps paramilitaire aussi sympathique qu’un escadron de la mort au Chili. Il y a souvent deux choses essentielles dont ces frustrés du commandement sont totalement privés : la psychologie et l’intelligence. Fermons la parenthèse. Enfin, ca m’a permis de retrouver mon pote Carlo qui était aussi à Paris et de faire la connaissance d’un quatuor bien sympathique avec lequel nous avons échangé nos opinions, nos adresses Facebook et partagé nos goûts musicaux.
A 19h30, puisque c’est prévu comme ça, les grilles s’ouvrent, et nous nous dirigeons vers l’étage pour prendre possession du premier rang, debout contre la scène tandis qu’à Paris ça se fait devant la Seine et à Bruxelles… devant la Senne.
Jameson, un artiste très attachant avec qui j’ai fait connaissance après l’interview des Sons assure encore la première partie et ce soir, c’est plus consistant, plus direct qu’à Paris. La vieille Gibson 1956 originale tient l’accordage et en 30 minutes, nous goûtons à cinq extraits du nouveau cd intitulé « Carnivore ». Comme à Paris, c’est le titre « Remember » qui me plaît le plus. Le public belge, grand consommateur de bières est toutefois moins réceptif que le parisien, dommage, un peu de respect ne ferait pas de tort. Alors je vous le redis, fermez vous gueules et allez boire dehors bande de nuls, il y a des gens qui ont payé pour écouter de la musique, merde, c’est vrai quoi !

21h00, c’est parti, Ennio Morricone nous berce les tympans et puis boum ! « Tell Me Something » et « You Want To » dépoussièrent nos tympans pour faire la place à « Pressure And Time » avec son riff d’intro à la « Out On The Tiles » de qui vous savez. La setlist est modifié par rapport à celle de Paris, on ne va pas s’en plaindre non plus, « Burn Down Los Angeles » et « Electric Man » dévastent tout sur leur passage. Jay a tombé la veste puis quitté ses chaussures, les yeux révulsés, il nous balade dans son monde à lui, un univers spatio-temporel où sa voix résonne, fuse, rebondit, assène, martèle, scande et tient la foule sous le charme. Voilà qu’arrive l’immense pièce qu’est « Torture » morceau ultra puissant, violent qui prend aux tripes et jamais ne vous lâche . Chez nous aussi, le public reprend le thème du chorus a capella qui résonne encore longtemps après que la chanson se soit tue mais à la différence du concert précédent, c’est Jay qui devra nous arrêter pour que le concert puisse continuer, comme quoi 432 belges qui chantent ça déménage autant que 850 de nos voisins et amis.
« Keep On Swinging » ! On voudrait bien nous mais les impératifs horaires imposés par les autorités communales sous la houlette de Bart De Wever, le führer, pardon, commandant de la ville et grand fan de Nazi-DC (prononcez à l’anglaise sinon  ça ne donne rien) font que notre concert se terminera plus tôt qu’ailleurs. Mais ne soyons pas amers, nous avons eu droit à 1h37 de bonheur total, compact, énorme. Thank you Sons, see you tomorrow in Luxemburg.



Mitch « ZoSo » Duterck