Qu’est-ce que ça te coûte et combien ça te rapporte ?
De faire le bien… de faire le mal… d’être moral ou immoral…
Juste ou injuste… véridique ou merdique ?
Qu’est-ce que ça te coûte et combien ça te rapporte ?
En termes de puissance ?
Ce n’est pas à ta raison que je m’adresse, mais à ta volonté… de puissance.
Le calcul est peut-être rationnel mais pas forcément raisonnable.
Tu veux toujours plus, ce n’est pas très raisonnable, c’est même répréhensible…
Répréhensible MAIS compréhensible… donc rationnel, mais pas raisonnable.
En tout état de cause, ce n’est pas la raison qui décide… la raison n’est là que pour faire bonne figure, seulement pour la forme. Parce que le fond n’est pas de son ressort, ce n’est pas son domaine, c’est celui de ton désir, de ta volonté… de puissance.
Ta raison est consultative et donc facultative.
Non, ce n’est pas la raison qui indique le chemin… qui dit où est le mal, où est le bien… c’est ta volonté.
Non ce n’est pas la raison qui évalue mais la volonté qui fixe les valeurs. La volonté qui distingue le supérieur et l’inférieur… le haut et le bas… le droit et le maladroit.
La raison a beau crier, c’est à la volonté que revient la décision.
En aval et en amont. Elle aura toujours le dernier mot parce que c’est toujours la puissance qui est en jeu. L’enjeu est le même pour tous :
Faire plus et mieux que notre alter ego ; sinon il n’y a plus d’ego.
Je vois briller les yeux d’un enfant lorsque je lui demande s’il veut devenir le meilleur dans son sport favori. Parce que ça ne l’intéresse pas de devenir meilleur en soi… c’est aux yeux des autres qu’il veut en imposer, s’imposer.
Triste recette, mais c’est le jeu, ma pauvre Lucette : tout ce qui ne brille pas, n’est pas or… rien n’a de sens en dehors de notre volonté de puissance. C’est comme ça. Pas comme si.
Ce n’est pas une raison ? Si… je dirais même plus : que la raison est au service de la volonté, qui dit comment s’orienter dans la vie, et quelles valeurs font vraiment envie.
La raison dit : ne spécule pas. Mais l’État ne fait que ça.
La raison dit : non à l’hégémonie mais les conquêtes sont toujours là.
La raison dit : non à l’exploitation de l’homme par l’homme et la volonté répond qu’elle ne peut pas faire autrement.
On continue de se marcher les uns sur les autres, sous prétexte que nous ne pouvons pas tous être les premiers. Pour qu’il y ait un vainqueur, il faut qu’il y ait un vaincu… plusieurs de préférence pour donner à la victoire, plus de consistance.
Nous voulons être compétiteurs, guerriers, vainqueurs à tout prix. Et notre raison n’est là que pour calculer le prix de revient. Le coût des dégâts. Le rapport de l’effort.
Ne fume pas mais enfume les autres.
Ne bois pas mais enivre les autres.
Ne joue pas mais roule les autres.
Voilà tout ce que se dit la volonté pour triompher de l’adversité et poursuivre sur sa lancée, dans sa quête sans cesse renouvelée de puissance et de majesté.
C’est mal ! Ça dépend pour qui ? Mais je peux la jouer plus morale :
Tends l’autre joue ! Ça n’enlèvera pas un iota à ta puissance. Bien au contraire, tu règneras en maître absolu et on te prendra pour un véritable héros… le Christ est passé par là. Il nous a initié que celui qui rend coup pour coup n’est pas plus fort que celui qui retient son coup.
Pour finir mon exposé sur une bonne note : je dirais que c’est plus puissant d’être bon que d’être méchant même si l’histoire a toujours prouvé le contraire. Le Christ est mort sur la croix.