Ce qui pèse sur nous

Publié le 16 novembre 2014 par Triton95

Le french bashing, que certains journaux complaisants relaient, est une attaque organisée contre ce qui reste d’un contre-modèle au modèle dominant, le modèle français, tissé de puissantes solidarités publiques. D’où l’impuissance de Hollande, qui ne peut jouer qu’en défense, pour essayer de sauver des acquis sociaux et la protection d’un peuple, à qui d’autres font payer le coût social de la mondialisation. Cette offensive idéologique, organisée, multiformes : est-ce que cet économiste qui a peu écrit en français et issu de l’école de Toulouse, école puissamment impliquée dans ce combat idéologique, n’a pas été récompensé du prix de la banque de Suède, pour ouvrir un contre-feu à la diffusion des oeuvres de l’autre économiste français, Thomas Piketty ?

La sortie du système social est si difficile par la démocratie, que seule l’installation du contre-modèle au niveau européen, hors de portée du vote, a permis de l’imposer aux peuples. N’est-il pas significatif, et posant des interrogations, que le dirigeant d’un pays qui a organisé l’évasion fiscale, et aidé ainsi des grandes entreprises à devenir des embusquées du combat actuel, soit aujourd’hui à la tête de la commission ? Ce n’est pas un hasard, pas une contradiction, mais le résultat parfait du système mis en place. N’avions-nous pas d’autre dirigeant à proposer aux jeunesses européennes ?

L’imposition du néo-libéralisme en Europe nécessite de détricoter les dispositifs sociaux, et même les nations, puisque l’on parle d’une « Europe des régions », ce qui viserait à rendre impossibles les solidarités larges actuelles, et les remplacer par des zones de richesse économique différente libérée du poids des solidarités territoriales.

De même, en matière de retraite, on prône un dispositif par capitalisation, véritable ligne Maginot, comme si l’on avait jamais vu une société fonctionner correctement avec une vieille génération vivant derrière un tel rempart, coupée du monde réel, dans une rente perpétuelle.Aux Etats-unis, pays chantre de la retraite par capitalisation, on voit ainsi des nonagénaires travailler encore à leur âge, en raison de l’insuffisance de leurs pensions, belle preuve s’il en fallait de l’inanité du système.