La vague retro-gaming s’est transformée en déferlante, à tel point que certains titres sont juste des aubaines commerciales pour nous balancer des jeux qui sont tout pourris. Et là, au milieu de cette mélasse, voilà qu’une pelle pointe le bout de son manche. Avec à son extrémité un chevalier en armure et une réalisation en béton armé. Faites place à Shovel Knight !
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Dis, tu me roules une pelle ?
Oui, souvent, comme de vieux cons, on finit par se dire à longueur de journée que « c’était mieux avant ». D’ailleurs même les jeunes sont déjà de vieux cons, sans faire exprès, des fois. Eh puis, parfois, pendant quelques heures d’intense bonheur, on se rend compte que ce n’est pas vrai. Du moins pour le côté « avant, c’était mieux ». Shovel Knight, contrairement à d’autres créations en genre 8-bits, n’est pas la résultante d’un budget limité qui vire au pixel baveux faute de moyens. Lorsque des pros de la 2D se lancent dans la création d’un titre comme Shovel Knight, on peut légitimement se dire, en observant le résultat, que les gars s’étaient posé la bonne question avant de se mettre au turbin : « Mais qu’est-ce que ça pourrait donner un jeu sur NES si on pouvait utiliser les technologies actuelles et le savoir-faire acquis pendant toutes ces années … ? ». Et quand aux manettes on a les créateurs de Shantae ou DuckTales Remaster, eh ben, ça le fait. Mais alors grave !
La substantifique moelle du genre, goût 2014, vanille fraise
Les rééditions de jeux d’époque, ou les créations récentes « inspirées » de titres ancestraux sont aussi nombreuses que des morpions dans le futal d’un légionnaire, accompagné ou non de sa chèvre. Shovel Knight parvient, sous son aspect désuet pour 2014, à reprendre savamment tous les ingrédients ou presque de titres archi connus. Du plateformer qu’il est, on ne peut le cantonner à un clone de Mega Man et consorts, quand bien même il puise au plus profond des codes du genre, puisqu’il parvient à donner une impression de fraîcheur. Le seul point dépourvu de sérieux passe peut-être par le scénario (de post-it, comme il se doit dans le genre), nous faisant incarner un chevalier muni d’une pelle en guise d’arme, qui se lance à la recherche d’une chevalière. Même les animations, toujours dans le genre old school, laissent percevoir une technique qui n’aurait pas pu être à un tel niveau il y a des années, bien que cela en ait l’air, vu de loin. Et lorsque, dès les premières minutes, on découvre le design particulier, avec cette fameuse pelle, qu’on pense faussement limitée à quelques coups d’attaque, la magie opère, et nous voilà happés pour près de 8 heures de fun intense.
Comment creuser un gameplay alors qu’on pensait avoir tout vu dans le genre…
Le coup d’éclat des anciens de WayForward Technologies vient sans doute de la gestion de cette arme peu banale dont est affublé notre chevalier. De prime abord, mis à part un coup de base, la possibilité de creuser et de déterrer des trésors, ou encore une attaque plongeante à la Duck Tales, rien de bien compliqué. Pourtant, en fonction des niveaux et des monstres rencontrés en cours de route, avant d’affronter un boss, le chevalier de fin de niveau, les variations autour d’une mécanique pourtant simple sont très nombreuses. Tellement qu’elles ne donnent pas le sentiment de répétitivité de nombre de titres du genre. Il nous faut tour à tour appréhender des ennemis qui explosent à l’impact, se protéger, renvoyer des projectiles, gérer des surfaces glissantes ou s’écroulant sous nos pieds, gérer des rebonds pour atteindre des zones élevées, découvrir ce que recèlent certains trompes l’œil ou encore comprendre que l’eau peut être une alliée si on fait appel à la poussée découverte par un barbu du même nom s’écriant « Eureka » dans sa baignoire… Une ingéniosité créative des stages, magnifiée par des mécaniques basiques de jeu poussées à l’extrême dans leur utilisation.
Si l’action et l’avancement totalement plateformer tiennent la vedette, Shovel Knight ne fait pas l’impasse sur le côté quête. Car oui, l’or récolté peut être dépensé de très nombreuses manières. Entre reliques, amulettes et forgerons, augmentation des points de vie ou pourquoi pas, invincibilité temporaire, il est possible de faire évoluer notre chevalier, même de le doter d’un peu de magie. Tout cela, la plupart du temps, lors de phases où l’on traverse des villages, peuplés de PNJ avec qui on peut discuter un peu, et qui, pour certains, vous confieront des quêtes annexes. Une d’entre elles est directement liée avec un aspect du jeu qui a une sacrée importance dans son ambiance : la bande-son. C’est tout naturellement qu’en rapportant des partitions retrouvées de-ci, de-là que l’on pourra varier à l’envi la bande-son, en les remettant au barde et en choisissant ce qu’il nous jouera par la suite. Et c’est sans parler de la qualité des bandes-son, qui sont presque toutes, pour la grosse quarantaine disponible, géniales.
Dur, mais juste…
Qui dit jeu « à l’ancienne » dit également difficulté qui va avec. Enfin, normalement. Pour Shovel Knight, si le titre est plutôt hard, on y meurt souvent, pour autant, il ne nous fait pas péter un câble sur des passages mal réalisés. Le personnage répond à la perfection, et si on se plante, les vies sont infinies, et on reprend au dernier check point. Mieux, l’or accumulé peut être récupéré là où on est mort précédemment, matérialisé par des sacs ailés, à condition de ne pas clamser avant de les atteindre. Même les passages les plus difficiles, à condition de se donner un peu de temps, tiennent du challenge relevé, jamais de l’impossible.
Au final, le tite de Yacht Club Games réussit un sans-faute. Shovel Knight ne laisse rien au hasard et parvient à s’inspirer de tout un panel de jeux plateforme-action sans oublier de poser clairement son identité propre. On a carrément l’impression de se retrouver devant un jeu qui aurait pu avoir été publié par Capcom ou Konami à la grande époque de la NES, sauf qu’il bénéficie des avancées technologiques qui font disparaître les défauts de cette époque bénie. Avec lui, on retrouve les sensations d’il y a 20 ans, véritablement, puisqu’il s’agit d’un vrai nouveau titre 8-bits. À moins de ne pas aimer le genre « retro », Shovel Knight est un bon gros délire à pratiquer absolument sur WiiU et 3DS, où il vient de débouler, ou sur PC, Mac et Linux.
Type : Plateformer / Action-aventure
Editeur : Yacht Club Games
Développeur : Yacht Club Games
Age/Pegi : 7 +
Sortie : 06.11.2014
Multi-joueurs : Sans
Plate-formes : 3DS, WiiU, PC, Mac, Linux
Testé sur : WiiU
- design
- animations
- Hyper complet malgré son aspect simpliste
- Pas de temps mort
- Difficulté bien dosée
- Musique
- … on cherche encore…
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Test : Shovel Knight – WiiU La vague retro-gaming s’est transformée en déferlante, à tel point que certains titres sont juste des aubaines commerciales pour nous balancer des jeux qui sont tout pourris. Et là, au milieu de cette mélasse, voilà qu’une pelle pointe le bout de son manche. Avec à son extrémité un chevalier en armure et une réalisation en béton armé. Faites place à Shovel Knight ! Dis, tu me roules une pelle ? Oui, souvent, comme de vieux cons, on finit par se dire à longueur de journée que « c’était mieux avant ». D’ailleurs même les jeunes…Notation
A mon avis... - 9.5
959.5
Pellifiant!
Résumé : À moins de ne pas aimer le genre « retro », Shovel Knight est un bon gros délire à pratiquer absolument sur WiiU et 3DS, où il vient de débouler, ou sur PC, Mac et Linux.
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