Moussa Koussa
Les lecteurs de Mediapart, dont je suis, savent que les journalistes de la rédaction dirigée par Edwy Plenel ne lâchent pas leur os si facilement. Mis en cause gravement par Nicolas Sarkozy qui accuse les journalistes de Mediapart de « faux et usage de faux » dans l’affaire dite du financement de sa campagne électorale de 2007 par le colonel Kadhafi, ces derniers ont toujours affirmé que la preuve en leur possession était vraie et donc authentique. Quelle est cette preuve ? Il s’agit d’un texte rédigé par Moussa Koussa, chef des services de sécurité libyen jusqu’en 2009, affirmant qu’une somme de 50 millions d’euros aurait été versée sur des comptes en faveur de la campagne de Nicolas Sarkozy sur ordre du dictateur. Moussa Koussa, tout en reconnaissant comme vrais certains éléments du texte, a affirmé qu’il ne s’agissait pas de sa signature. Aujourd’hui détenu dans les prisons Libyennes, l’homme sera difficile à entendre par les juges d’instruction. Pour en avoir le cœur net, les magistrats ont sollicité une expertise graphologique auprès de trois professionnels indépendants. A l’unanimité, ils affirment après comparaison, que cette signature est bien celle de Moussa Koussa et que par conséquent le document n’est pas un faux. Ce n’est pas suffisant pour mettre un terme à l’affaire. Car si le contenu dit vrai, des millions d’euros ont-ils transité (par quelle voie ?) au bénéfice du candidat de l’UMP ? Vous me direz, une affaire de plus ? Non, il s’agit d’une affaire en cours. Les journalistes de Mediapart, comme ceux du journal Le Monde, bénéficient, en la personne de Nicolas Sarkozy d’une mine d’or pour ceux qui s’intéressent à l’investigation. Et les feuilletons ne manquent ni d’épisodes, ni de rebondissements. Autre exemple récent, les archives des sondages de l’Elysée à partir de 2010. Ils ont disparu corps et biens avant la prise de fonction de François Hollande alors que ces sondages ont été payés par des fonds publics. Et les archives de Claude Guéant ? Là encore, une partie d’entre elles concernant l’arbitrage Tapie a disparu des armoires de l’Etat. Les juges auront la possibilité de consulter les comptes et les pièces comptables du cabinet Giacometti, l’homme de la société de sondages, principal bénéficiaire des largesses de l’ancien président. Peut-être ces archives-là ont-elles, elles aussi, disparu de la circulation ? Quand je pense à Nicolas Sarkozy…l’homme qui proteste contre les torrents de boue déversés sur sa personne. Et s’il en était la source. Tout simplement.