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Giorgio Caproni – Petits vers presque écologiques (Versicoli quasi ecologici)

Par Stéphane Chabrières @schabrieres

Giorgio CaproniNe tuez pas la mer,
la libellule, le vent.
N’étouffez pas le gémissement
(le chant !) du lamantin.
Le galagon, le pin :
l’homme est fait de cela aussi.
Et qui par vil profit
foudroie un poisson, un fleuve,
ne le faites pas chevalier
du mérite. L’amour
finit où l’herbe finit,
où l’eau meurt. Où disparaissant, la forêt
et l’air vert, ceux qui restent
soupirent dans le toujours plus vaste
pays dévasté : « Comment
l’homme disparu,
la terre pourrait redevenir belle. »

*
Non uccidete il mare,
la libellula il vento.
Non soffocate il lamento
(il canto!) del lamantino.
Il galagone, il pino:
anche di questo è fatto
l’uomo. E chi per profitto vile
fulmina un pesce, un fiume,
non fatelo cavaliere
del lavoro. L’amore
finisce dove finisce l’erba
e l’acqua muore. Dove
sparendo la foresta
e l’aria verde, chi resta
sospira nel sempre più vasto
paese guasto: «Come
potrebbe tornare a esser bella,
scomparso l’uomo, la terra».

***

Giorgio Caproni (Livourne, Italie 1912-Rome 1990)Res amissa (1991) – Traduit de l’italien par Philippe Di Meo



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