Les droits français du texte sont restés plusieurs années entre les mains de l’éditeur gardois Au diable Vauvert, qui a publié tous les autres textes de l’auteur et fait paraître cette rentrée son ultime texte inachevé, Le roi pâle. Néanmoins aucune version française ne s’était concrétisée, malgré les demandes répétées des nombreux fans de l’auteur chez les journalistes littéraires. Toute personne ayant tenu entre les mains le livre original en comprendra sans peine les raisons : outre l’incroyable complexité du texte original qui peut faire reculer les traducteurs les plus aguerris, restait à résoudre le défi logistique de produire et distribuer un livre dépassant les 1500 pages de grand format, pas forcément compatible avec les standards de l’éditeur.
Olivier Cohen, fondateur des Editions de l’Olivier, explique dans Les Inrocks que ce sont deux des auteurs et amis de Wallace, dont il assure la publication française, Jay McInerney et Jonathan Franzen (qui se considérait comme le « frère » de DFW), qui l’ont « exhorté » à publier le livre. Cohen assure avoir eu un vrai coup de foudre pour le texte : « A part Kafka, je n’ai rien lu d’aussi fort qu’Inifinite jest sur la façon de sortir de soi, de sortir de l’univers superficiel pour accéder à quelque chose de plus profond, à un espace intérieur ».
Inutile néanmoins de programmer la version française d’Inifinite jest dans vos achats immédiats, puisque les Editions de l’Olivier ne prévoient pas de parution avant le « début 2014 ». Espérons que l’éditeur marchera dans les pas de l’éditeur allemand Kiepenheuer & Witsch Verlag, qui publia en 2009 une sublime édition de l’ouvrage (photo ci-contre), et l’une des trois uniques traductions du texte en langue étrangère (avec l’italien et l’espagnol).