« Un produit doit juste avoir la gueule de l’endroit où il est né et les tripes de celui qui l’a fait ». Mise en exergue sur son blog, cette phrase de Périco Légasse pose l’homme. Il y précise sa pensée « Ce blog prétend défendre une certaine idée du goût de la France. Notre patrimoine gastronomique, qu’il soit agricole, maritime, viticole ou culinaire, n’est en aucun cas la propriété exclusive des Français, mais celui de l’humanité tout entière. Encore faut-il pour cela que l’ensemble des producteurs et, surtout, des consommateurs, admette ce principe.
Il appartient à chacun de nous, selon ses goûts et ses moyens, de préserver cette originalité sociale et culturelle. Origine, tel est le mot clé de notre propos, non pas dans le sens d’une quelconque supériorité mais dans celui de la différence et de l’authenticité ».
Autant de raisons d’échanger avec lui sur les raisons de sa présence ce 21 septembre à La Wantzenau où il fut l’un des seuls à oser une phrase en alsacien.
Chaque région porte ses traditions rappelle ce Basque avant de nous emmener plus loin dans ses réflexions.
La gastronomie d’abord … Elle est pour lui « la manifestation des racines d’un terroir, la permanence d’une identité ». « Chaque cuisine qui se dilue se perd » affirme-t-il ! Mais attention, ne pas voir là de pensées négatives ou chauvines.
Naturellement, les cuisines s’ouvrent. Elles sont le résultat d’influences progressives et adoptées par les terroirs. On sépare là les terroirs clivés, les « finistères » de la gastronomie et les terroirs d’accueil où le passage se fait. On pense là à l’axe Meuse, Rhin, Saône et Rhône et ce n’est pas un hasard si cet axe traverse les régions à la gastronomie riche et variée.
Reste justement alors à permettre aux fusions de se faire mais aussi aux identités culinaires à se maintenir. « Je ne viens pas en Alsace pour manger comme à Paris » nous précise-t-il, taillant au couteau l’uniformisation. Là, devant le Relais de la Poste de Caroline Van Maenen, Périco Légasse conclue notre échange en vantant justement l’importance de rester soi, valeur cultivée ici, autour de Strasbourg et de profiter des savoir-faire et traditions familiales en restauration
Je serais presque tenté de conclure en affirmant que la gastronomie constitue au final la première des transmissions culturelles. Mais cela est un autre débat, peut-être pour la prochaine Fête de la Gastronomie ?
Stéphane Bourhis
À propos : Rédacteur et Community Manager, membre de l’Association Professionnelle des Chroniqueurs et Informateurs de la Gastronomie et du Vin, Stéphane Bourhis a créé l’agence Red-Act en 2004 à Strasbourg. Celle-ci s’est spécialisée dans la création de contenus et leur intégration dans les stratégies de communication internet et sociales des entreprises et collectivités. Il accompagne des hôtels, des restaurants, des établissements et revues touristiques dans leur démarche digitale et print.
Il anime également un hub consacré aux Rédacteurs sur viadeo, hub qui rassemble près de 3 300 professionnels et enseigne à l’Université de Strasbourg
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