Si vous ouvrez ce bouquin, c’est que vous aimez les vrais classiques, ceux qui sentent le grenier et dont les pages jaunies commencent à se décoller au milieu… François Mauriac est un de ces auteurs nés au 19ème siècle et dont la plume sonne presque comme une pièce de théâtre. Et bien tant pis si je parais un poil démodée, au diable l’étiquette, mais moi j’aime bien ces vieux auteurs qui dessinent des enluminures avec les mots et nous emmènent dans un monde qui n’existe plus. Et comme beaucoup d’écrivains du début du siècle, Mauriac maîtrise parfaitement l’art de la confession, de l’intrigue familiale et du roman épistolaire.
Le noeud de vipères, c’est l’histoire de Louis, vieil avare fortuné qui, voyant la fin venir, écrit sa dernière confession. Le coeur emplit de haine à l’encontre de sa famille, il raconte à son épouse tous les stratagèmes qu’il a imaginés pour déshériter ses enfants. En blessant sa femme dans ses derniers jours et en privant sa descendance d’héritage, il espère leur rendre à tous leur monnaie de leur pièce pour des années de mensonges, de concupiscence et de mésamour. Dans sa machination vengeresse, il y a toutefois une chose que Louis n’avait pas prévue : que l’objet de sa haine disparaisse avant lui, avant qu’il n’ait pu terminer sa confession.
Si la plume hyper-classique de l’auteur peut en rebuter certains, l’intrigue passionnera les amateurs de romans psychologiques.