Le secteur de la Construction (Bâtiment) se porte bien en Suisse, que ce soit à Genève ou Zurich notamment. Le secteur a traditionnellement besoin de main d’oeuvre, et notamment de main d’oeuvre étrangère. La branche recrute en direct, mais également beaucoup par le biais d’agences de placement pour des missions plus temporaires. On a observé par le passé et récemment plusieurs abus, notamment lorsque des sociétés du Bâtiment en Suisse sous-traitaient avec des entreprises étrangères (souvent d’Europe de l’Est) qui envoyaient sur les chantiers en Suisse des salariés payés à des conditions salariales de leur pays d’origine (et donc bien moins qu’en Suisse, ce qui est une forme de dumping salarial). Par exemple, c’est ce qui s’est passé avec les chantiers Zara à Zurich et dénoncé par le syndicat UNIA.
Le coeur du problème : des salariés qui n’ont pas de CFC (mais un diplôme équivalent) et qui sont donc moins bien payés
La branche est régie par des Conventions Collectives de Travail (CCT) qui permettent notamment de fixer des salaires minima. Certaines grandes entreprises ont également leurs propres CCT. C’est donc a priori un secteur qui est potentiellement peu touché par le dumpling salarial, contrairement à d’autres secteurs où les salaires sont totalement libres. Mais quand on y regarde de plus près, on se rend rapidement compte que quelque chose ne va pas. En effet, les CCT fixent en général les différents seuils de salaires en fonction des qualifications et donc des diplômes. Et pour beaucoup d’étrangers, les diplômes qu’ils ont sont pour la plupart équivalents au CFC (Certificat Fédéral de capacité) suisse mais ne sont pas strictement un CFC… et ils se retrouvent donc dans la classe de salaire inférieure, à formation souvent équivalente (pour la plupart des métiers). C’est également le cas pour les travailleurs suisses qui n’auraient pas de CFC mais qui auraient exercé leur métier pendant plusieurs années.
La différence d’une classe à l’autre varie de 400 à 500 CHF par mois environ, tout de même. Ces entreprises ne pratiquent pas de dumping salarial, car tout est légal, mais on peut toutefois affirmer que les salariés concernés ne sont pas payés à leur juste niveau.
Comment y remédier ?
Une des solutions consiste à passer par la Validation des Acquis de l’Experience (VAE), qui permet à un professionnel en activité de faire valider un diplôme sans avoir à repasser d’examen. C’est un système qui fonctionne en Suisse pour les CFC. Ainsi, un professionnel qui a un diplôme équivalent (par exemple un CAP pour la France) et/ou qui exerce en Suisse depuis plusieurs années (dans la profession) peut demander une VAE.
Comment faire en pratique ?
La première chose à faire est de consulter la CCT dont vous dépendez. Demandez pour cela au service des ressources humaines de votre entreprise, ou bien consultez directement le site de l’UNIA qui dresse la liste des CCT en Suisse. Cela permettra de confirmer que vous dépendez bien d’une CCT et de voir la différence de salaire d’une classe à l’autre.
Les professionnels concernés doivent remplir un dossier, qui est ensuite évalué par des professionnels de la branche. En fonction du profil, soit l’équivalence est donnée, soit ils jugent que des lacunes existent et des formations sous forme de modules devront être suivies dans des écoles professionnelles. Pour plus d’informations, voici quelques sites à consulter :
- Orientation.ch
- CFC par validation des acquis dans le canton de Genève
N’hésitez pas à témoigner et à nous dire comment cela s’est passé pour vous !
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