Le myélome multiple fait partie des hémopathies malignes, ces cancers qui touchent les cellules sanguines (globules blancs, rouges ou encore plaquettes). Il se caractérise par l’envahissement de la moelle osseuse par des plasmocytes (des globules blancs qui produisent des anticorps) devenus cancéreux, lesquels peuvent provoquer des lésions osseuses chez la majorité des patients.Source iconographique et légendaire: http://www.fondation-arc.org/A-la-Une/myelome-multiple-ou-en-est-la-recherche.html
La combinaison de bortezomib, lenalinomide et dexamethazone représente une option thérapeutique très efficace pour le traitement du myélome multiple nouvellement diagnostiqué. L’ixazomib est un inhibiteur du protéasome par voie orale faisant actuellement l’objet d’investigations, présentant des effets anti-myélome prometteurs avec des taux réduits de neuropathie périphérique. Dans un essai de phase 1/2, notre but était d’évaluer l’innocuité, la tolérance et l’activité de l’ixazomib en combinaison avec lenalinomide et dexamethasone dans des cas de myélome nouvellement diagnostiqués.Nous avons recruté des patients présentant un myélome multiple nouvellement diagnostiqué, âgés de 18 ans ou plus, dont la maladie était quantifiable avec statut de rendement ECOG (Eastern Cooperative Oncology Group) de 0-2, ne présentant pas de neuropatihie péripérique de grade 2 ou plus, et les avons traités avec ixazomib par voie orale (jours 1, 8, 15) + [lenalinomide 25 mg (jours 1-21) et dexamethazone 40 mg (jours 1, 8, 15, 22)] sur 12 cycles de 28 jours au plus, suivis d’une thérapie ixazomib seul de maintien. Au cours de la phase 1, nous avons administré aux patients des doses croissantes d’ixazomib (de 1.68 à 3.95 mg/m2) afin de définir la dose recommandable pour la phase 2. Les critères principaux d’évaluation étaient la dose maximale tolérée en phase 1, et le taux de réponses partielles qualifiables de très bonnes pour la phase 2. Les analyses d’innocuité ont été effectuées chez tous les patients qui avaient reçu le médicament à l’étude en phase 2, qui présentaient une maladie mesurable à la ligne de base et qui avaient subi au moins une évaluation après la ligne de base. (…).
Entre le 22 novembre 2010 et le 28 février 2012, nous avons recruté 65 patients (15 pour la phase 1 et 50 pour la phase 2). Quatre effets toxiques limitant les posologies tolérables ont été notées en phase 1 : un à une dose d’ixazomib de 2.97 mg/m2, et trois à 3.95 mg/m2. La dose maximale tolérée était définie : 2.97 mg/m2 ; ainsi, la dose recommandée en phase 2 était de 2.33 mg/m2, convertible en dose fixe de 4.0 mg d’administration par voie orale, basée sur les résultats de pharmacocinétique. Les événements indésirables de grade 3 ou plus liés aux médicaments ont été rapportés chez 41 (63%) patients, comprenant notamment troubles des tissus cutanés et sous – cutanés (11 patients, 17%), neutropénie (huit patients, 12%), et thrombocytopénie (cinq patients, 8%) ; des neuropathies périphériques de grade 3 ou plus liées aux médicaments sont survenus chez quatre (6%) patients. Cinq patients sont sortis d’étude du fait des événements indésirables. Sur 64 patients évaluables en en termes de réponse, 37 (58%, Intervalle de Confiance -IC- 95% 45-70) ont montré une très bonne réponse partielle ou mieux.
La combinaison ixazomib + [lenalinomide et dexamethasone] d’administration hebdomadaire par voie orale était généralement bien tolérée a paru active chez patients avec myélome multiple nouvellement diagnostiqué. Ces résultats doivent inciter à la mise en chantier d’essais de phase 3, pour le développement clinique de cette combinaison de produits pour le traitement du myélome multiple. Prof Shaji K Kumar MD et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant - première, 14 novembre 2014
Financement : Millenium Pharmaceuticals, filiale à part entière de Takeda Pharmaceutical International Company
Source : The Lancet Online / Traduction et adaptation : NZ