Et pourtant l'acoustique y est déplorable. Waas Gramser nous a dit après le spectacle qu'elle abandonnait d'être comprise. C'était exactement ce que j'ai pensé au cours de la soirée : Allez, je renonce à tout comprendre.
Le Spoutz a été écrit par Marcel Pagnol, immortalisé au cinéma par Fernandel en 1938. C'est l'histoire d'un apprenti épicier qui rêve de grandeur. A force d'y croire cela deviendra peut-être une réalité.
Toute la troupe s'amuse avec le jeu. On entend l'accent flamand et on oublie que la pièce a été créée à Marseille.
Pourtant la Comp. Marius nous propose, avant de nous installer sur leurs gradins, de casser la croute dans une ambiance méditerranéenne, avec une sardine et un verre de muscat, le tout à des prix quasi coutants, respectivement 4 et 2 €. On se sent responsables de fournir à manger à tous ceux qui sont venus en autobus. Et quand ils restent plus longtemps ils installent une vraie cuisine. Le public apprécie ce partage, en prenant le temps de s'installer. cela facilite le dialogue.
On assiste aux derniers préparatifs, à l'installation des costumes en coulisses ... on se met dans l'ambiance de manière plus conviviale que les traditionnels trois coups précédents le lever de rideau.
D'ailleurs point de rideau ici. Tout se fera "à vue" comme dans la tradition d'un théâtre de tréteaux très simple.
Pour les acteurs, c’est un plus, une force que la pièce ait été écrite pour une troupe par celui qui à l'origine interprétait lui-même le rôle principal. Et très franchement, Kris Van Trier se mesure tout à fait à Marcel Pagnol, Raimu ou Fernandel. Il y a certainement quelque chose de jouissif et de très intime pour eux. Comme un frère toujours à leurs côtés. Je pense que ces rôles sont des cadeaux.
Les comédiens aiment faire du théâtre en extérieur depuis 1999, même s'il pleut affirment-ils. C'est une question d'atmosphère. Chaque lieu est un défi. Et surtout cela restitue un espace de liberté aux spectateurs. D'ailleurs une voiture traversera l'allée qui longe le gymnase. Et ils ont beaucoup d'astuces et d'idées pour convoquer le rire : des portes trop petites, un singe, un canon ... sans parler des interactions avec le public (des collégiens ce soir). Ils n'hésitent pas à amender leur texte, glissant une allusion à un acteur "français" comme Gérard Depardieu ou une exhortation en guise de conclusion : Continuez la France, je vous aime !
Le Schpountz, d'après Marcel Pagnol, au COSOM d'Antony (92)
Jusqu'au 19 octobre puis en tournée