Arrivée du Colis par le courrier postal
Je veux faire mentir l’adage que les cordonniers sont mal chaussés, non pas en rédigeant une critique de Colis 22 publié à La Pastèque (manque totale de recul !), mais en partageant une part des coulisses avec vous. Premièrement, pour tous les promeneurs du dimanche, pas habitués au Passe-Mot, le bédéiste Marsi est mon mari et son troisième album est en librairie depuis environ deux semaines.Certains apparentent la sortie d’un livre à un accouchement et c’est d’autant plus comique que de BB à BD, la sonorité est semblable. Donc la BD de Marsi est enfin au monde et lorsque le BB a été déposé entre ses mains fébriles, il a eu un choc. Il a rapidement dit « Elle est belle » la couverture, sa peau de papier est lisse et veloutée au toucher, d’un format facile à tenir entre les mains et quand on l’ouvre, il ne manque pas une page ... (pas un doigt ...sourire). Bref, la BD était complète, l’encre était sèche.
Jusque là, tout allait bien, le premier contact était bon. C’est lorsqu’il s’est approché d’elle pour l'écornifler et la feuilleter qu’il a commencé à renâcler. Certaines teintes grisâtres, certains contrastes n’étaient pas identiques à ce qu’il avait toujours vu derrière son écran. C’est rare qu’un BB est identique à ce que l’on a rêvé, il nous déjoue, même chose pour une BD. Deux jours se sont écoulées où Marsi, le père de Colis 22 était un peu tourmenté ; est-ce que la BD était à la hauteur de ce qu'il rêvait mais surtout : serait-t-elle à la hauteur du regard des proches qui l’attendent depuis au moins trois ans, gestation extraordinairement longue. Et pire, qu'en sera-t-il des regards moins cléments des étrangers, de ceux qui ne connaissent pas les liens entre le père et sa création, et qui pourraient être sans pitié pour la moindre faille.
Comme une réponse aux échos anxieux de Marsi, un son de cloche s’est fait entendre à la Radio de CISM,89,3 aux Herbes folles (émission archivée 27 oct) où Amélie Mathieu s'est montrée aussi surprise qu’admirative devant cette toute nouvelle BD, dont elle ne connaissait pas le créateur. L’envie de lire le premier de la famille Miam Miam Fléau s'est même fait pressante. Soupir de soulagement sortant du poitrail de l’homme, cela suffisait-il ; s’enthousiasmait-elle pour des peccadilles ? Le père avait besoin de quelques autres confirmations avant de laisser tomber les épaules hautes et crispées. Elles sont venues, une à une et à chaque fois, toujours aussi appréciées :
« Honnêtement, cette année, dans la bande dessinée québécoise, je n’avais jamais vu une bande dessinée aussi détaillée. C’est de toute beauté. Il n’y a pas seulement le dessin qui est magnifique. Le récit m’a charmé dès ses premières lignes ». Michel Michaud, Affaires de gars
« Le trait de Marsi a fait beaucoup de chemin depuis 2009. Ses dessins se situent aujourd’hui entre ceux de Frank Le Gall et de Bruno Heitz, et offrent des bonbons à tous les amoureux de la ville de Québec. Son choix du noir et blanc sied très bien à cette explosion contrôlée de détails et à l’esprit policier du livre ». BDmétrique
« Un étrange polar sur deux roues, astucieuse bouffée d’absurde et d’inquiétant, à dévorer d’un trait, sans reprendre son souffle ». Marie Soleil Cool-Cotte sur Lili les Merveilles
« Son dessin démontre une attention aux détails assez phénoménale, mêlant encore une fois réalité et fiction. Pour le lecteur, c'est un bonheur de reconnaître des éléments de la culture populaire, des indices subtils ou de se faire ouvrir grand les portes du château (Frontenac) pour admirer son décor raffiné. Si la forme séduit, le fond ne cherche pas à véhiculer une morale, mais on ne peut s'empêcher d'y voir une belle réflexion sur le temps et l'entraide, le tout traversé d'un humour convivial ».
Les lectures de Topinambulle
Après toutes ces étoiles dans le firmament de Colis 22, l’auteur de ses jours respire mieux, les poumons se gonfle de fierté, mais pas trop tout de même, on ne sait jamais, il y a l'avenir qui reste à venir ...