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Dégustation vigneronne, le retour

Par Eric Bernardin

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Il y a pile un an, j'avais participé à une dégustation à Bourges en compagnie de vignerons présents pour le salon du vin et de la gastronomie. Jean-Loup, le GO de la soirée, m'a invité pour le match retour, et je n'ai pas refusé.

Galette de pommes de terre

Vin 1 : la robe est jaune pâle, avec des bulles assez grosses. Le nez est vif, citronné, avec une touche beurrée/miellée. La bouche est toute aussi vive que le nez, avec une effervescence un peu agressive. La finale est ferme, sur une mâche crayeuse. Sûrement un peu trop jeune pour l'heure. Laissons le temps au temps, disait l'autre. C'est le Crémant du Jura (d'entrée de gamme) des Marnes Blanches.

Vin 2 : la robe est pâle, la aussi, mais sans bulle. Le nez est surprenant : rhubarbe, banane, résine... La bouche manque singulièrement de tension, avec des hauts et des bas. Il devient plus ferme en final avec un retour sur la la résine. Plus bizarre que bon. C'est un vin blanc japonais : Arugabranca 2003 de l'Adega Vinicola d'Aruga (assemblage de plusieurs cépages). Il est sûrement un peu trop évolué. Il devait être plus flamboyant dans ses premières années.

Rillettes de poisson

Vin 3 : la robe est plus dorée et plus dense. Le nez est expressif, sur le zeste de citron, le mousseron (façon Chablis), le pétrole (façon Riesling) et une touche beurrée (façon Chassagne). La bouche est ample, mûre, avec une bonne fraîcheur sans que l'acidité soit trop saillante (ce qui élimine le Riesling). L'ensemble est pur et racé. Un joli vin, prêt à boire. C'est un Clos Venturi 2009.

Curry de saumon aux légumes croquants

Vin 4 :  la robe est plus claire. Très beau beau nez sur l'orange et le citron confits, le beurre et des notes grillées. La bouche est ample, vive, avec ce coup-ci une belle tension. La finale est expressive, avec une belle mâche. J'aime beaucoup. C'est le Côtes du Jura Chardonnay Vieilles Vignes 2013 des Marnes blanches. Marrant, car je l'ai dégusté quelques heures plus tôt, et je n'avais pas accroché plus que ça. Contexte, contexte...

Vin 5 : la robe est un peu plus dorée. Le nez présente une belle complexité entre agrumes, mousseron et pierre mouillée. La bouche est un peu plus riche que le vin précédent, avec une acidité ciselée qui le tend et l'étire, se concluant sur une noble astringence. Un joli vin que ce Saint Véran 2012 du Domaine de Pouilly.

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Vin 6 : la robe est rouge sombre. Le nez évoque les fruits noirs bien mûrs (dont cerise)avec une touche caramélisée. La bouche est ronde, douce, avec des tannins d'un fin velours, et une aromatique légèrement fumée. Dommage que la finale soit un chouïa trop amère, car le reste me plaisait bien. C'est un Saumur-Champigny  Charl'Anne 2009 du Domaine de la Cune(j'aurais jamais imaginé un Cabernet Franc).

Viande des Grisons

Vin 7 : la robe est peu moins intense. Le nez est aussi sur les fruits noirs, mais avec plus d'épices et une pointe fraîche/résineuse. La bouche est bien mûre, avec un côté vineux/séveux, et beaucoup de fraîcheur. Un équilibre juste parfait (pas très français...) La finale est intense, mais sans dureté, se prolongeant sur le menthol et l'eucalyptus. J'suis fan ! C'est un Cornalin Quintessence 2009 de Benoît Dorsaz (Valais).

Terrine de lapin

Vin 8 : bouchonné ! Remplacé en urgence par le vin 9 que je choisis dans la cave de Jean-Loup. Cela faisait longtemps que je voulais découvrir cette cuvée :-)

Pradel 2012, les Terrasses d'Elise (100 % Cinsault) : La robe fait limite rosé clairet. Le nez est un feu d'artifices de fruits rouges, de fleurs, d'épices. Ca envoie ! La bouche est ronde, ample, à la matière soyeuse limite suave, avec une expressivité un peu too much à mon goût. A la troisième gorgée, je sature, proche de l'écoeurement. La finale de persistance moyenne se conclut sur des notes épicées. Après discussion avec d'autres personnes qui connaissent cette cuvée, j'apprends que ce vin gagne à être longuement pour perdre son côté "too much".

Risotto aux champignons

Vin 9 : la robe est sombre, plus évoluée que les vins précédents (mais pas tant que ça au vu de son âge). Nez sur les fruits noirs compotés et le sous-bois humide. Bouche dense, mûre, avec une fraîcheur impressionnante, un fruit encore bien présent. Mais la finale se montre terriblement asséchante et le disqualifie à mes yeux (alors que d'autres participants ne l'ont pas ressenti ainsi, comme quoi...). C'est un Madiran Bouscassé Vieilles vignes ... 1990 !

Beaufort

Vin 10 : la robe est dorée. Le nez est intense, sur le citron, la pierre à fusil ... et le pétard du 14 juillet. La bouche est fraîche, tendue, mais un peu monolithique, manquant de charme. La finale est marquée par des notes fumées. C'est un Savennières Clos de Coulaine 1989 (j'imagine qu'il était blindé en soufre dans sa jeunesse, comme cela se pratiquait à l'époque).

Vin 11 : la robe est le rose et l'orangé. Le nez est dominé par la pêche de vigne et une pointe réglissée. La bouche est ronde, pulpeuse, charnue, avec l'impression de croquer dans la pêche. La finale a un léger sucre, sans aucune lourdeur. Ca se descend tout seul. C'est typiquement un Objet Vinicole Non Identifiable, puisque c'est une vendange tardive de Mondeuse blanche provenant du Forez. Z'uvar 2012 du Gaec du Pic.

Tarte aux poires

Vin 12 : la robe est d'un or intense plus classique. Le nez est riche, entre orange confite, ananas et poire au sirop. La bouche est beaucoup plus suave que le précédent vin, tout en restant bien fraîche et tendue. La finale est nette, sans sucrosité excessive, marquée par les épices (clou de girofle, entre autres). C'est un Sauternes 2013 Cuvée Emilie du Clos le Comte.

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Merci à Jean-Loup pour l'organisation, à Nicole pour la cuisine

et aux vignerons pour leurs bouteilles et leur bonne humeur !



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