La Rochelle. Le bar André, élément incontournable d’un port

Publié le 13 novembre 2014 par Blanchemanche
#LaRochelle #BarAndré

D’abord simple bar pour les marins, le bar André est devenu un vrai produit touristique



Simple petit bar lors de sa création, le bar André s’est agrandi et gère aujourd’hui près de 1 000 couverts en été © Photo Xavier Léoty
Publié le 13/11/2014 par Florence Maître
  A l'origine, c'était un petit bar parmi d'autres, installé au début du XXe siècle par Andrée Bourcereau dans un quartier coincé entre les boutiques des mareyeurs et le port, à l'époque peuplé par les pêcheurs bretons.
« La criée se trouvait à la place de la Coursive », rappelle Chirstophe Bertaud, historien du port de La Rochelle. « Sur les vieilles photos, on voit sur le cour des Dames, des femmes réparer des filets. C'était un quartier populaire où les pêcheurs venaient boire et fêter la fin d'une campagne de pêche avec leur salaire et leur quote-part des produits de la pêche. »
Il reste aujourd'hui peu de traces du bar André de l'époque, qui côtoyait des commerces de quartier traditionnels (mercerie, épicerie ou encore boulangerie), là où il n'y a pratiquement plus que des restaurants et des bars désormais.
« Restauration très simple »
Georges Bourdin entre aux commandes du bar André en 1947, avant de le racheter en 1950, dans un quartier qui commence à changer. Les chalutiers, qui remplacent les voiliers, se sont installés un peu plus loin, dans le bassin qui porte leur nom. Les pêcheurs quittent aussi progressivement les lieux, le bar doit donc diversifier son activité pour survivre. « Georges Bourdin décide de proposer une restauration très simple pour rendre service aux gens qui ne peuvent pas manger ou qui sont seuls », relate Christophe Bertaud. « Il a la matière première pratiquement sous la main : poissons et coquillages. » À l'époque, c'est une idée neuve dont le succès va croître avec l'évolution du centre-ville. Le choc pétrolier des années 1970 et le développement du tourisme à La Rochelle voulu par le maire, Michel Crépeau, feront le reste.
« Jacques Bourdin, qui prend la suite de son père Georges en 1972, accompagne très bien ce mouvement en agrandissant et transformant ce qui est devenu un restaurant », raconte Christophe Bertaud. Salons privés pour les dîners d'affaire, grandes salles pour les séminaires, le bar André se plie aux désirs des chefs d'entreprise, notamment, qui apprécient autant que les touristes de déjeuner ou dîner à l'ombre des tours du Vieux-Port.
1 000 couverts en été
L'aspect actuel de la rue Saint-Jean-du-Pérot se dessine surtout dans les années 1980 avec ses nombreux bars et restaurants mais le bar André était le premier et c'est ce qui lui a permis de s'agrandir en rachetant petit à petit les locaux voisins, jusqu'à proposer aujourd'hui, 1 000 couverts par jour en été, dans ses 13 salles et sur sa terrasse.
L'histoire familiale des Bourdin a pris fin, puisque le bar André, qui emploie près de 50 personnes et affiche un chiffre d'affaires de 4,5 millions d'euros pour 2013, appartient depuis 2007 aux Frères Blanc, un des principaux opérateurs français de la restauration commerciale.