Suite au commentaire de Lilith "Il est macho ton tango ;-)" et à ma réponse, (article "Tango"), je vais vous parler de
quelques années de "tango" avec mon ex !
(à noter au passage que je ne fais pas un blog de type journal quotidien... Mais je ne raconte que du vécu, moins décrit donc, avec à la fois le recul du souvenir et le ressenti du présent.)
Mon ex fait partie des machos justement, alors que je ne lui trouve rien de ce que j'ai décrit dans le texte sur le tango !
Tout d'abord, "macho" est son propre jugement, sur lui et les hommes de sa famille. Son opinion est par exemple que "vous les femmes, vous aimez les hommes qui soient des hommes, qui
assurent, qui soient solides, dont vous puissiez être fières, quand ça vous arrange, et vous ne voulez pas ce qui va avec". Tout ça pour justifier dureté, exigence envers soi et les
autres, intransigeance, colère et intolérance.
Donc cela donnait un homme très attaché aux apparences, la sienne et celle d'autrui.
Les vêtements, toujours nickel pour aller travailler ou sortir (moi j'avais droit aux tenues chpleuf par contre ! ).
Le sport, pour les nerfs et pour "s'entretenir", fréquentant la salle de muscu. Mesdames, je vous donne le bouton d'accélérateur du nombre d'heures hebdomadaires, il est juste sous les côtes, au
plus moelleux ! Bref, pas moyen d'y poser la main naturellement sans créer une réaction épidermique inopportune.
Côté beauté exterieure, il avait dit à une amie "Tu ne vas pas aller avec ce mec, il ressemble à rien !" D'ailleurs il m'avait gentiment dit qu'il faisait des progrès sur ce plan puisqu'il était
avec moi malgré que je ne sois pas tout à fait dans son standard et qu'il avait fini par me trouver belle, merci !
Gentil tout ça, mais passons aux exigences perfectionnistes pour moi... Comparaison et mauvaise humeur avec les tenues des secrétaires (qui je suis sûre se mettent à l'aise dès rentrées chez elles
!) à la moindre défaillance ; mécontentement de mon refus des teintures chimiques, ce qui lui enlevait le plaisir que je puisse changer régulièrement de couleur ; mots 'merci' , 'ça te va bien' et
'j'aime' assez inexistants ; remarques sur le ménage même fait ; engueulade d'avoir fait égoutter un bol trop près du bord (comme si j'allais l'engueuler de l'avoir cassé ! ) ; reproches
sur les odeurs de cuisine (Pas de réparation de la hotte par contre ! Bon, steak vapeur au dessus du riz alors... Le steak à la poêle est passé de plaisir à intention de faire ch...
!! ). J'aurais pu faire une liste très humoristique et éloquante rien qu'avec les premières paroles prononcées quand il rentrait à la maison !
Bref, des demandes excessives et perfectionnistes qui transforment le plaisir en obligation, qui font rechercher l'évitement des paroles désagréables au lieu d'un plaisir partagé.
La première liberté que j'ai retrouvée, a été le plaisir de m'occuper de moi sans arrière pensée !
Il a eu une fois l'occasion de le voir en février, et m'en a fait la remarque d'ailleurs. Je lui ai expliqué (bien que je l'ai déjà fait avant...) et il m'a dit que de toute façon, il n'avait rien
à me reprocher, que sa nouvelle compagne lui faisait les mêmes remarques que moi, que j'étais une belle femme et que je méritais quelqu'un de bien...
Entendre qu'elle disait la même chose a été pour moi ce qu'il me fallait, salvateur à ce moment là, car je culpabilisais trop, étant donné que j'avais été remplacée en 2 ou 3 semaines ! Oui je
l'avoue, j'ai été rayonnante d'avoir enfin pu le quitter en décembre, et ma réaction a été un sacré contre-coup en janvier... Estime de moi en dégringolade, reprise d'une évolution personnelle que
j'avais arrêtée pour attendre d'évoluer ensemble, d'où une accélération de changements un peu trop rapide à vivre pour moi !
En fait j'ai cru qu'il avait changé et que j'étais responsable de ses réactions, jusqu'à ce que je me rende compte qu'il était bien toujours le même !
D'autres exemples, avec tout le monde y compris les enfants : on ne dit rien, mais on se met en colère quand une limite a été dépassée (limite très variable !). Pas moyen d'organiser quelque
chose sans avoir un boulet (un homme ne perd pourtant pas son côté masculin en acceptant de se reposer sur une femme ! Même si je connais son ex, c'était vexant pour moi de ne pas me faire
confiance, tout en comprenant ses réticences). Et si l'on attend qu'il se décide, on attend longtemps (Il organise au boulot, ensuite fait tout seul ce qui lui plait, avec des loisirs qui n'ont
besoin de personne).
Je n'ai jamais réussi à lui faire dire à la voisine du dessus qu'elle ne se rendait pas compte du bruit de ses talons le soir, et je croisais les doigts qu'il n'explose un jour en le lui disant de
la mauvaise manière !
En voiture, je vous laisse imaginer... J'avais trouvé la parade, de dire tranquillement que le chauffeur (ffard?) ne l'entendait pas, mais que moi oui... Combien de fois ai-je entendu qu'il ne
fallait surtout pas qu'il ait ne serait-ce qu'un accrochage, car le conducteur prendrait pour tous les autres !
Tout ça pour lui, c'est assurer comme homme... Et pourtant, au niveau personnel, c'était bien moi qui menais la danse en fait !
Touchant au début, beaucoup de choses mises sur le compte de son récent divorce, mais quand j'ai commencé à vouloir rétablir l'équilibre, cela s'est avéré impossible. Toutes ses exigences étaient
sur des apparences féminines extérieures, mais pas intérieures, ce qui limitait grandement mon ouverture à une féminité bien vécue.
D'ailleurs, nous avons essayé (enfin, j'ai essayé de lui faire essayer...) de danser ensemble, rock et danses latinos, ce qui s'est avéré bien trop révélateur pour pouvoir continuer !
Même si je n'ai pas continué par la suite, j'ai appris à danser à 16 - 17 ans, et mes interrogations sur la danse de couple ne datent pas d'hier. J'ai été amoureuse du prof en plus
(j'ignore si je le cachais bien ! ) et ma réceptivité à suivre le mouvement me plaçait en général comme partenaire pour montrer les figures nouvelles. Je savais aussi que je n'aurais rien pu
exprimer de tel sans sa finesse à guider.
Heureusement que j'ai à cette époque vécu plusieurs expériences, dont celle-là, sur lesquelles développer inconsciemment ma féminité, étant donné les blessures que la vie allait par la
suite donner à cet épanouissement spontané.