Cancer de la prostate (stade précoce).
Source iconographique et légendaire: http://presse-inserm.fr/en/there-is-current-over-treatment-of-prostate-cancer-in-france/8801/
Nous avons utilisé des données ADN seules ou en combinaison avec des mesures d’hypoxie intra-prostatique pour développer quatre données de pronostic chez 126 patients à niveau de risque faible à intermédiaire (cohorte de Toronto) qui recevront un traitement de radiothérapie radioguidée. Nous avons validé ces données pour deux cohortes indépendantes de 154 (Memorial Sloan Kettering Cancer Center cohort [MSKCC] cohort) et 117 (Cambridge cohort) spécimen de prostatectomie totale provenant de patients à risque faible à intermédiaire. Nous avons appliqué des techniques d’apprentissage automatisées non supervisées et supervisées aux profils de diagnostic de biopsies prélevées chez des patients subissant une radiothérapie guidée par imagerie, afin de développer des signatures pronostiques. Le critère principal de l’étude était le développement d’un ensemble de mesures pronostiques permettant de stratifier les patients en fonction du risque de rechute biochimique dans les cinq années suivant le traitement initial.
La rechute biochimique était associée à des données d’hypoxie tumorale, d’instabilité génomique, et de sous-types génomiques déterminés par analyse multivariée. Nous avons identifié quatre sous-types génomiques de cancer de la prostate, tous différents pour ce qui est de la survie à cinq ans sans rechute biochimique. L’instabilité génomique représente un facteur pronostic pour ce qui est de la rechute biochimique dans le cadre d’une radiothérapie guidée par imagerie (hazard ratio de l’analyse multivariée [HR] 4.5 [Intervalle de Confiance -IC- 95% 2.1-9.8] ; p=0.00013 ; aire sous la courbe de récepteur - opérateur [AUC] 0.70 [IC 95% 0.65-0.76] et d’une prostatectomie totale (4.0 [1.6-9.7] ; p=0.0024 ; AUC 0.67 [0.52-0.61]) chez des patients atteints de cancer de la prostate, avec effet amplifié par l’hypoxie intratumorale (3.8 [1.2-12] ; p=0.019 ; AUC 0.67 [0.61-0.73]). Une signature ADN nouvelle de 100 loci a permis le classement des résultats obtenus pour la cohorte MSKCC à risque faible à intermédiaire (analyse multivariée HR 6.1 [IC 95% 2.0-19] ; p=0.0015 ; AUC 0.74 [IC 95% 0.65-0.83]). Dans les cohortes indépendantes MSKCC et Cambridge, cette signature a permis d’identifier des patients à risque faible et des patients à risque élevé, qui présentaient la plus forte probabilité d’échec thérapeutique à 18 mois (analyse multivariée des cohortes combinées HR 2.9 [IC 95% 1.4-6.0] ; p=0.0039 ; AUC 0.68 [IC 95% 0.63-0.73]), et a permis en outre une prédiction de rechute biochimique plus fiable que celles précédemment publiées relatives à la valeur prédictives de 23 signatures ARN.
Il s’agit ici de la première étude relative à des données prédictives chez des patients, intégrant des données d’altération de l’ADN et des données d’altération du microenvironnement. Les patients présentant ces caractéristiques agressives après biopsie devraient être intégrés dans des essais cliniques d’escalade thérapeutique. Emilie Lalonde MSc et al, dans The Lancet Oncology, publication en ligne en avant – première, 13 novembre 2014
Financement : Movember Foundation, Prostate Cancer Canada, Ontario Institute for Cancer Research, Canadian Institute for Health Research, NIHR Cambridge Biomedical Research Centre, The University of Cambridge, Cancer Research UK, Cambridge Cancer Charity, Prostate Cancer UK, Hutchison Whampoa Limited, Terry Fox Research Institute, Princess Margaret Cancer Centre Foundation, PMH-Radiation Medicine Program Academic Enrichment Fund, Motorcycle Ride for Dad (Durham), Canadian Cancer Society.
Source: The Lancet Online / Traduction et adaptation: NZ