Bien mieux qu’Interstellar – dont on ne me dit pas que du bien ces derniers temps – l’Agence Spatiale Européenne nous proposait ce mercredi 12 novembre l’un de ces événements qui marquent l’histoire de la conquête spatiale. Après s’être posé sur la lune et avoir envoyé plus d’une centaine de navettes faire le tour de la planète, après avoir mis au point une station orbitale qui n’a pratiquement pas eu de cesse d’être habitée depuis, voici que l’humanité s’est permis un nouvel exploit: poser un engin téléguidé nommé Philae sur une comète circulant à une vitesse supérieure à 55 000 km/h (soit une fraction de la vitesse de la lumière soit dit en passant).
Image de la descente de Philae à 3 km de sa comète ce 12 novembre 2014. Crédits : ESA/Rosetta/Philae/ROLIS/DLR.
Cette histoire de comète et d’atterrisseur vous laisse peut-être de glace – c’est bien le cas de le dire – mais avouez quand même que cela relève de l’exploit. Un tir d’une précision incroyable, effectué il y a une dizaine d’années, pour parvenir au terme d’un voyage incroyable, porté par la sonde Rosetta, à se poser en douceur sur un objet mouvant à plusieurs centaines de millions de kilomètres de la terre. Sans parler de sa taille, 67P/Tchourioumov-Guérassimenko ne faisant qu’environ 5km sur 3km. Les prochains mois apporteront probablement des tas d’informations collectées à la surface de cette comète, qui n’avait été observée qu’à 7 reprises, depuis 1969.
L’ESA a mis le paquet en terme de communication, avec un blog, une retransmission en direct sur Youtube, des infographies…
Dès demain, sans doute, des milliers d’enfants regarderont le ciel autrement. Certains se lanceront dans des exposés sur le voyage sidéral et sidérant de Philae. D’autres se mettront à rêver d’autres projets stupéfiants, et deviendront des ingénieurs en quête de nouveaux exploits à la poursuite de la conquête spatiale. Chaque exploit amène d’autres exploits, c’est ce qu’il y a de magique et d’universel dans ce type d’événement. Dans plusieurs années, plusieurs siècles peut-être, leurs descendants iront encore plus loin et contribueront à l’expansion de l’humanité vers d’autres cieux, si la technologie le permet.
On ne remerciera jamais assez celles et ceux qui oeuvrent en silence pour que de tels moments de grâce touchent l’humanité.